MALDIVES

Les avancées en matière de droits humains ont été entravées par l’impasse politique dans laquelle se trouvaient le président et le Parlement, où l’opposition était majoritaire. Le gouvernement a conservé la flagellation en tant que châtiment, dans un geste manifeste en direction de l’opposition, qui réclamait son maintien dans la législation. Les initiatives publiques en faveur de la liberté de religion ont été étouffées par une campagne de l’opposition en faveur d’une application stricte de la charia. Le gouvernement n’a pris aucune mesure pour traduire en justice les responsables des violations des droits humains commises durant les 30 années que l’ancien président Maumoon Abdul Gayoom a passées au pouvoir.

RÉPUBLIQUE DES MALDIVES
Chef de l’État et du gouvernement : Mohamed Nasheed
Peine de mort : abolie en pratique
Population : 0,3 million
Espérance de vie : 76,8 ans
Mortalité des moins de cinq ans : 12,7 ‰
Taux d’alphabétisation des adultes : 98,4 %

Châtiments cruels, inhumains ou dégradants

La haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a appelé à la mise en place d’un moratoire sur les flagellations, ce qui a déclenché en novembre un débat national sur ce châtiment. Ce débat s’est conclu à la fin du mois de décembre, quand le parti d’opposition Adhalaat a réclamé la stricte application de la charia et le maintien de la flagellation dans la législation afin de « protéger l’islam ». D’autres personnalités politiques de l’opposition ont apporté leur soutien à cet appel.
Aucune statistique concernant le nombre de personnes flagellées n’était disponible, mais des défenseurs des droits humains ont signalé que les juges prononçaient souvent cette peine, qui était ensuite appliquée derrière les locaux des tribunaux.

Liberté de religion et de conviction

Les appels en faveur de la tolérance religieuse et de la liberté de religion ont été rapidement étouffés par des groupes islamistes influents et d’autres personnalités de l’opposition.
*Le 14 décembre, la police a arrêté et placé en détention Ismail « Khilath » Rasheed, un adepte du soufisme, parce qu’il avait participé à une manifestation en faveur de la tolérance religieuse le 10 décembre à Malé, la capitale. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion. Cet homme et d’autres militants avaient été attaqués par une dizaine d’hommes au cours du rassemblement pacifique. Ismail Rasheed a eu le crâne fracturé. Il a été arrêté au motif que ses appels à la tolérance religieuse étaient inconstitutionnels. Un article de la Constitution prévoit en effet que tous les Maldiviens doivent être musulmans. Les autorités n’ont rien fait pour arrêter ses agresseurs ni pour prononcer une quelconque inculpation contre eux.

Justice

Les Maldives ne disposaient toujours pas d’un corps de lois codifié garantissant à tous la même justice. Certaines lois étaient formulées de manière trop vague pour empêcher que des erreurs judiciaires soient commises. La plupart des juges n’avaient pas suivi de formation juridique en bonne et due forme et exerçaient pourtant un pouvoir discrétionnaire considérable ; ils s’appuyaient bien souvent sur leur propre interprétation de la charia pour déterminer si une infraction avait bien été commise et décider de la sanction appropriée. Un projet de code pénal qui aurait dû apporter une solution à ces défaillances est resté en sommeil au Parlement.

Visites et documents d’Amnesty International

 Maldives’ police arrest campaigner seeking religious tolerance and allow his attackers impunity (ASA 29/001/2011).

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