Guyana

Des cas d’homicides illégaux imputables à la police ont été signalés cette année encore. Au moins cinq personnes ont été condamnées à mort ; aucune exécution n’a eu lieu.

RÉPUBLIQUE DU GUYANA
Chef de l’État et du gouvernement : Donald Ramotar

Contexte

À la suite des engagements pris par le Guyana lors de son Examen périodique universel par le Conseil des droits de l’homme [ONU] en 2010, le gouvernement a annoncé en août qu’il allait mettre en place des consultations publiques sur plusieurs questions, dont l’abolition de la peine capitale et la dépénalisation des relations entre adultes consentants du même sexe. Le processus de consultation sur la peine de mort et l’orientation sexuelle n’avait pas débuté à la fin de l’année.

Police et forces de sécurité

Trois personnes auraient été abattues par la police antiémeutes à Linden le 18 juillet, lors de manifestations dénonçant la hausse des prix de l’électricité. Dix-sept autres ont dû se faire soigner après avoir été touchées par des balles ou des projectiles de plomb. Les manifestants auraient jeté des bouteilles et des pierres en direction des forces de sécurité, qui auraient riposté avec du gaz lacrymogène. Une commission d’enquête de cinq membres a été créée pour faire la lumière sur ce qui s’était passé. Elle devait remettre ses conclusions en février 2013.

Le 11 septembre, dans le village d’Agricola, la police a blessé un homme et tué par balle un adolescent de 17 ans, Shaquille Grant. Les habitants du village ont contesté la version officielle des faits, selon laquelle la police était intervenue à la suite d’informations faisant état d’un cambriolage et avait été visée par des coups de feu. Trois policiers ont été inculpés de meurtre en octobre ; à la fin de l’année, l’un d’eux était en attente de jugement tandis que les deux autres étaient en fuite.

Violences faites aux femmes et aux filles

En juillet, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes [ONU] a fait observer que les violences contre les femmes étaient très répandues dans le pays, mais que le nombre de cas signalés était faible. Le Comité a demandé, entre autres recommandations, que la Loi relative aux infractions à caractère sexuel soit pleinement appliquée, qu’une formation soit obligatoirement prodiguée aux représentants de l’appareil judiciaire, que les capacités des centres d’accueil et des centres d’urgence soient renforcées, que l’opinion publique soit davantage sensibilisée à ce problème, que les systèmes de collecte de données statistiques sur les violences sexuelles et conjugales soient améliorés et que l’accès à une aide juridique soit facilité.

En août, la Haute Cour a estimé que les « procédures écrites de renvoi » appliquées aux affaires d’infractions à caractère sexuel n’étaient pas conformes à la Constitution, car les personnes accusées n’avaient aucun moyen de se défendre à ce stade de la procédure. Il était à craindre que cette décision n’ait des conséquences négatives sur le taux déjà très faible de condamnations pour des crimes et délits sexuels.

Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI)

Dans un rapport publié en mars, l’Université des Indes occidentales s’est penchée sur l’impact social des lois touchant les personnes LGBTI. Elle a constaté que la majorité des personnes interrogées hésitaient à signaler les infractions dont elles étaient victimes, de peur que des poursuites ne soient engagées à leur encontre en raison de leur orientation sexuelle.

Droit à la santé – VIH/sida

En mai, le Comité national de lutte contre le sida, groupe de plaidoyer indépendant, s’est élevé contre le fait que le gouvernement ne dépénalisait pas les relations homosexuelles et a dénoncé l’opprobre dont continuaient de faire l’objet les personnes vivant avec le VIH ou le sida, l’absence d’examen des liens entre violences sexuelles et propagation du VIH aux femmes et aux filles, et la non-considération des populations indigènes comme un groupe particulièrement exposé.

Peine de mort

Au moins cinq personnes ont été condamnées à mort. Trente autres étaient toujours sous le coup de la peine capitale à la fin de l’année. En juin, quatre condamnés à mort ont vu leur peine commuée en réclusion à perpétuité au motif que le temps qu’ils avaient passé dans l’antichambre de la mort (allant de 16 à 24 ans) constituait un traitement cruel et inhumain.

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