Laos

Cette année encore, la liberté d’expression, d’association et de réunion a fait l’objet de restrictions. Trois prisonniers d’opinion et deux prisonniers politiques d’ethnie hmong étaient toujours en détention. Des cas de harcèlement visant des chrétiens ont été signalés dans plusieurs provinces. Les préoccupations se sont renforcées autour des conflits fonciers liés à des projets de développement ayant un impact sur les moyens de subsistance des populations riveraines.

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE LAOTIENNE
Chef de l’État : Choummaly Sayasone
Chef du gouvernement : Thongsing Thammavong

Contexte

En février, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] s’est dit inquiet des difficultés rencontrées par les réfugiés d’ethnie hmong renvoyés de force par la Thaïlande pour communiquer avec la communauté internationale. En septembre, le Laos a ratifié la Convention contre la torture [ONU]. En novembre, il a adopté la Déclaration des droits humains de l’ANASE – un texte qui, toutefois, semblait en deçà des normes internationales. La peine capitale demeurait automatique pour certaines infractions à la législation sur les stupéfiants ; aucune statistique officielle n’a été publiée à ce sujet. Les persécutions contre les chrétiens se poursuivaient dans certaines provinces : confiscations de biens, ; fermeture d’églises, placement en détention pour de courtes périodes et autres pressions sur des personnes pour qu’elles abjurent leur foi.

Liberté d’expression

La liberté d’expression était toujours étroitement contrôlée. Les médias et les autres acteurs se conformaient aux politiques gouvernementales et pratiquaient l’autocensure. En janvier, le ministère de l’Information, de la Culture et du Tourisme a ordonné l’arrêt de l’émission radiophonique de libre antenne Talk of the News, un programme très populaire qui avait vu des auditeurs appeler la station pour dénoncer des confiscations de terres et la corruption.
 Les prisonniers d’opinion Thongpaseuth Keuakoun, Bouavanh Chanhmanivong et Seng-Aloun Phengphanh ont été maintenus en détention alors que les autorités avaient annoncé, en septembre 2011, la libération de deux d’entre eux. Ils avaient été incarcérés en octobre 1999 pour avoir tenté d’organiser une manifestation pacifique.
 Condamnés respectivement à 12 et 15 ans d’emprisonnement, Thao Moua et Pa Fue Khang, tous deux d’ethnie hmong, ont vu leurs peines réduites de neuf mois. Ils avaient été arrêtés en 2003 pour avoir aidé deux journalistes étrangers à recueillir des informations sur des groupes de Hmongs qui se cachaient dans la forêt.

Conflits fonciers

Dans un contexte marqué par la multiplication des conflits fonciers, les autorités ont annoncé en juin qu’elles avaient décidé, compte tenu des problèmes environnementaux et sociaux, d’appliquer un moratoire de quatre ans sur les nouveaux projets d’investissements miniers et de concessions de caoutchouc. De grands programmes d’aménagement empiétaient sur les terres de villageois, les privant ainsi d’une partie de leurs moyens de subsistance sans que des indemnisations appropriées ne leur soient apparemment proposées.
 En juin, huit villageois ont été interpellés pour avoir déposé auprès des autorités une requête à propos d’un conflit foncier impliquant une société vietnamienne concessionnaire d’une plantation de caoutchouc qui empiétait sur les terres du village de Ban Yeup, dans le district de Thateng (province de Sekong). Ils ont tous été remis en liberté au bout de quelques jours, à l’exception d’un homme, maintenu en détention environ deux semaines, qui aurait été victime de mauvais traitements avant d’être libéré.

Disparitions forcées

Le 15 décembre, Sombath Somphone, un membre respecté de la société civile laotienne connu pour son action en faveur de l’éducation et du développement durable, a été arrêté par la police à Vientiane puis emmené dans un camion par des inconnus.Il avait participé à l’organisation du Forum des peuples Asie-Europe à Vientiane, en octobre.

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