Portugal

Des informations ont fait état d’un recours excessif à la force de la part de la police à l’encontre de manifestants et de Roms. La violence domestique demeurait un grave motif de préoccupation.

RÉPUBLIQUE PORTUGAISE
Chef de l’État : Aníbal António Cavaco Silva
Chef du gouvernement : Pedro Manuel Mamede Passos Coelho

Torture et autres mauvais traitements

L’information judiciaire ouverte sur l’utilisation, en 2010, d’un pistolet incapacitant contre un détenu de la prison de Paços de Ferreira n’a pas progressé, malgré les conclusions d’une enquête menée par le Service de contrôle et d’inspection de la Direction générale de l’administration pénitentiaire. Celui-ci avait estimé que deux membres du Groupe d’intervention et de sécurité dans les prisons avaient fait un usage disproportionné de cette arme. À la fin de l’année on ne connaissait toujours pas l’issue de la procédure disciplinaire engagée contre les deux gardiens.
*Ouvert en novembre 2011, le procès de trois policiers accusés d’avoir torturé Virgolino Borges pendant sa garde à vue, en mars 2000, n’avait guère progressé.

Utilisation excessive de la force

En mars, la police aurait recouru à une force excessive contre des manifestants pacifiques lors de mouvements de contestation contre l’austérité. Le 22 mars, deux journalistes ont dû être soignés après avoir, selon toute apparence, été frappés par des policiers lors d’une manifestation à Lisbonne.
 En septembre, des membres de la Garde nationale républicaine (GNR) auraient utilisé une force excessive alors qu’ils tentaient d’arrêter un homme de la communauté rom de Regalde, dans la ville de Vila Verde. Au moins neuf Roms, dont des enfants, auraient été agressés, insultés et battus par une trentaine de policiers. Trois d’entre eux, peut-être davantage, ont dû recevoir des soins médicaux.
 D’après les informations reçues, lors d’une grève générale tenue le 14 novembre la police a attaqué des manifestants pacifiques avec des matraques. Parmi les personnes détenues, certaines n’auraient pas été informées des motifs de leur détention ni autorisées à consulter un avocat dans un délai raisonnable. Quarante-huit personnes ont été blessées selon des chiffres communiqués par les médias.

Violences faites aux femmes et aux filles

La violence domestique demeurait un grave motif de préoccupation. L’Association portugaise de soutien aux victimes (APAV) et le Médiateur portugais ont signalé une hausse du nombre de plaintes pour violences domestiques déposées par des personnes âgées. Selon l’APAV, le nombre total de plaintes pour ce type de violences est passé de 15 724 en 2011 à 16 970 en 2012. D’après des estimations communiquées par l’ONG Union des femmes – Alternative et réponse (UMAR), les violences conjugales ont été à l’origine de 36 décès survenus entre janvier et septembre 2012. Vingt-sept décès avaient été enregistrés sur l’ensemble de l’année 2011.

Surveillance internationale

Le 31 octobre, le Comité des droits de l’homme [ONU] a publié ses observations finales sur le quatrième rapport périodique du Portugal. Les recommandations du Comité portaient sur les droits des personnes détenues par la police, les conditions carcérales, la violence domestique et la discrimination visant les migrants et les minorités ethniques, dont les Roms.
À l’issue de sa visite dans le pays en mai, le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe s’est dit préoccupé par la discrimination que continuaient de subir les Roms et par l’impact de la crise économique et des mesures d’austérité budgétaire sur les droits des enfants et des personnes âgées.

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