Émirats arabes unis
CAPITALE : Abou Dhabi
SUPERFICIE : 83 600 km²
POPULATION : 4,5 millions
CHEF DE L’ÉTAT : Sheikh Khalifa ben Zayed al Nahyan
CHEF DU GOUVERNEMENT : Sheikh Maktoum ben Rashed al Maktoum
PEINE DE MORT : maintenue
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome signé
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : non signé
Plusieurs personnes ont été arrêtées pour des motifs politiques et maintenues en détention au secret, certaines pendant plusieurs mois, dans des lieux dont l’emplacement n’a pas été dévoilé. Un suspect de droit commun aurait été torturé et une personne au moins - une employée de maison étrangère - a été condamnée à une peine de flagellation. Les pouvoirs publics n’ont toujours pas autorisé la création d’une organisation indépendante des droits humains pour laquelle une demande a été déposée en 2004.
Contexte
Une loi fédérale prohibant le recours à des garçons de moins de dix-huit ans comme jockeys dans les courses de chameau a été adoptée en juillet. Le gouvernement a accepté, en mai, de mettre en place, avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF),un programme de retour dans leur pays d’origine des enfants amenés aux Émirats arabes unis dans ce but.
Dans l’émirat de Doubaï, des centaines de travailleurs immigrés, asiatiques pour la plupart, ont manifesté en septembre devant le ministère du Travail et des Affaires sociales pour protester contre leurs conditions de travail et le non-paiement de leurs salaires. À la suite de cette manifestation, des responsables du ministère auraient évoqué ces problèmes avec les employeurs.
Détention au secret
Au moins trois personnes arrêtées pour des motifs politiques ont été détenues au secret et sans inculpation pendant plusieurs mois. Les prisonniers politiques étaient, pour la plupart, détenus par les services de la Sûreté de l’État ; le motif de leur incarcération n’était pas révélé, mais ils étaient semble-t-il soupçonnés d’avoir des opinions islamistes ou de préconiser des réformes politiques. Maintenus à l’isolement et privés de visites, ces prisonniers étaient toutefois autorisés à téléphoner brièvement à leur famille, généralement une fois par mois.
Abdullah Sultan al Subaihat, Mohammad Ahmad Saif al Ghufli et Saeed Ali Hamid al Kutbi ont été arrêtés le 2 août. Leurs domiciles et leurs bureaux ont été fouillés. Ils auraient été détenus au secret à Abou Dhabi et ont été remis en liberté le 25 octobre sans avoir été inculpés.
Humeid Salem al Ghawas al Zaabi, un officier de grade élevé de l’armée de l’air émirienne arrêté en mars 2004, était maintenu au secret à la fin 2005. À la connaissance d’Amnesty International, il n’avait fait l’objet d’aucune inculpation.
Torture et châtiments judiciaires cruels
Un étranger aurait été torturé par la police en mai. Abdul Hameed Abu Fayad, citoyen irlandais d’origine libyenne, aurait été battu et menacé de viol par des policiers de Sharjah qui voulaient le contraindre à avouer des détournements de fonds.
Les tribunaux de certains émirats continuaient de prononcer des peines de flagellation pour toute une série d’infractions.
En octobre, un tribunal de la charia (droit musulman) de l’émirat de Ras al Khaimah a condamné une employée de maison étrangère à 150 coups de fouet parce qu’elle s’était trouvée enceinte hors mariage. On ignorait si la peine avait été exécutée.
Discrimination à l’égard des femmes
Les lois étaient toujours discriminatoires à l’égard des femmes. C’était notamment le cas de la loi sur la nationalité, qui prévoit que, contrairement aux hommes, les femmes qui épousent un étranger ne peuvent pas transmettre la nationalité émirienne à leurs enfants. Ceux-ci subissent par conséquent des restrictions sévères à leurs droits à la résidence, au travail et à l’éducation. Ils sont considérés comme des travailleurs immigrés s’agissant de l’emploi et doivent acquitter des droits d’inscription plus élevés pour étudier à l’université.
Liberté d’expression et organisations de défense des droits humains
Les autorités de l’émirat de Fujairah sont intervenues à la dernière minute pour interdire une conférence sur les droits civils, les droits des femmes et la démocratie prévue le 21 septembre et à laquelle devaient participer des avocats spécialisés dans la défense des droits humains, des intellectuels et des membres de l’Association des juristes émiriens. Les autorités n’ont pas précisé la raison de l’interdiction.
À la fin de l’année 2005, le ministère du Travail et des Affaires sociales n’avait toujours pas répondu à la demande d’enregistrement déposée en juillet 2004 par l’Association émirienne des droits humains, qui deviendrait, si elle était autorisée, la première organisation indépendante de défense des droits humains des Émirats arabes unis. Aucune explication n’a été fournie à ce retard.
Visites d’Amnesty International
En mai, Amnesty International et l’Association des juristes émiriens ont organisé en commun un séminaire destiné à promouvoir la campagne Halte à la violence contre les femmes dans les États du Golfe.
Autres documents d’Amnesty International
– Gulf Cooperation Council (GCC) countries : Women deserve dignity and respect (MDE 04/004/2005).