AUSTRALIE

Le gouvernement a réintroduit la Loi fédérale sur la discrimination raciale mais n’a que partiellement rétabli la protection des droits humains. Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] a reproché aux autorités australiennes la discrimination persistante dont étaient victimes les peuples autochtones, ainsi que l’ampleur des disparités dont ils faisaient l’objet. Le gouvernement a provisoirement suspendu le traitement des demandes d’asile déposées par les ressortissants sri-lankais et afghans. Il s’est cependant engagé à libérer un certain nombre d’enfants et de familles placés dans des centres de détention pour immigrés.

AUSTRALIE
CHEF DE L’ÉTAT : Elizabeth II, représentée par Quentin Bryce
CHEF DU GOUVERNEMENT : Kevin Rudd, remplacé par Julia Gillard le 24 juin
PEINE DE MORT : abolie
POPULATION : 21,5 millions
ESPÉRANCE DE VIE : 81,9 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 6 / 5 ‰

Droits des peuples autochtones

En juin, le gouvernement fédéral a rétabli la Loi sur la discrimination raciale, suspendue dans les communautés aborigènes du Territoire du Nord depuis 2007. Un programme d’intervention avait alors été lancé dans cette région, à la suite de la publication d’un rapport dénonçant la fréquence des sévices sexuels. Des Aborigènes ont été victimes de mesures discriminantes à connotation raciale, notamment d’une prise en charge à caractère obligatoire de leurs revenus. La réintroduction de la loi n’a toutefois rétabli que partiellement la protection des droits fondamentaux et n’offrait aucune réparation pour les discriminations persistantes, ni des voies de recours pour les préjudices subis.
En août, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] a examiné les rapports présentés par l’Australie. Au nombre des principaux motifs de préoccupation soulevés par le Comité figuraient le manque de protection contre la discrimination raciale dans la Constitution fédérale, le caractère partiel de la réintroduction de la protection des droits humains, les taux disproportionnés d’incarcération d’autochtones et la persistance des décès d’autochtones en détention.

Réfugiés et demandeurs d’asile

En avril, le gouvernement a suspendu l’examen des demandes d’asile des ressortissants sri-lankais et afghans pour une durée respective de trois et six mois.
En juin, les autorités ont rouvert le centre de détention de Curtin, source de polémiques, et ont incarcéré plusieurs familles à Leonora, ville minière isolée d’Australie-Occidentale.
En septembre, le ministre de l’Immigration a annoncé qu’il prévoyait de placer 300 demandeurs d’asile en détention sur la base aérienne de Weipa, dans l’extrême-nord du Queensland.

  • Trois demandeurs d’asile sri-lankais qui avaient été renvoyés de force par l’Australie ont été arrêtés et torturés à leur retour dans leur pays.
    Le caractère obligatoire et illimité de la détention, auquel s’ajoutaient les conditions carcérales déplorables de certains établissements, faisait courir à de nombreux demandeurs d’asile détenus un risque d’automutilation et de maladie mentale.
    En octobre, le gouvernement s’est engagé à libérer plusieurs centaines d’enfants et de familles retenus au titre du régime de détention obligatoire. Il a cependant indiqué qu’il ouvrirait deux nouveaux centres afin d’augmenter les capacités de rétention du pays de 1 200 places, dont une grande partie serait destinée aux enfants et aux familles.

Violences faites aux femmes et aux filles

En septembre, le gouvernement a rendu publique la première version de son Plan national de lutte contre les violences faites aux femmes et à leurs enfants.

Évolutions législatives, constitutionnelles ou institutionnelles

En avril, l’Australie a adopté des lois définissant et réprimant la torture et assurant que la peine de mort ne pourra être réintroduite dans aucun État du pays.

  • En octobre, un jeune couple du Queensland poursuivi pour avoir procédé lui-même à un avortement sur la jeune femme a été acquitté. Cette affaire a mis en lumière les incohérences des lois sur l’avortement entre les différents États ainsi que la nécessité de réglementer l’avortement au titre des lois relatives à la santé.
    À la suite d’une vaste consultation publique, un comité nommé par le gouvernement a recommandé l’adoption d’une loi fédérale relative aux droits humains. Les autorités n’avaient cependant pas mis en œuvre cette recommandation à la fin de l’année.
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