GUINÉE-BISSAU

République de Guinée-Bissau

Chef de l’État : José Mário Vaz (a remplacé Manuel Serifo Nhamadjo en juin) Chef du gouvernement : Domingos Simões Pereira (a remplacé Rui Duarte de Barros en juillet)
Les tensions politiques persistantes et les violations des droits humains ont diminué après les élections d’avril et la mise en place, en juillet, d’un nouveau gouvernement. L’impunité est demeurée la règle pour les violations des droits humains commises dans le passé, y compris pour les assassinats politiques de 2009. Les tensions sociales se sont atténuées avec la reprise de l’aide internationale et le paiement des arriérés de certains salaires du secteur public.

CONTEXTE

Différées à plusieurs reprises, des élections législatives et présidentielle ont finalement eu lieu en avril. Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) a remporté les élections législatives.
Avec 61 % des suffrages exprimés, José Mário Vaz, du PAIGC, est devenu le nouveau président de la République.
Les sanctions imposées par la communauté internationale à la suite du coup d’État d’avril 2012 ont été levées en juillet et l’aide internationale a repris. Le nouveau gouvernement a commencé à payer les arriérés de salaire dus à des employés du secteur public, faisant ainsi baisser les tensions sociales et reculer les menaces de grèves.
En septembre, le Conseil de sécurité [ONU] a prolongé jusqu’en novembre le mandat du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée- Bissau.
Toujours en septembre, le président Vaz a démis de ses fonctions le chef d’état-major des forces armées, le général António Indjai, qui avait mené le coup d’État d’avril 2012.

POLICE ET FORCES DE SÉCURITÉ

En dépit d’une campagne présidentielle généralement calme, il a été fait état de menaces, de passages à tabac et d’enlèvements de responsables politiques par les forces de sécurité pendant la période pré- électorale ; le but de ces manœuvres était, manifestement, d’obtenir par la contrainte un soutien en faveur de certains candidats. En février, le président et un autre dirigeant du parti politique le Manifeste du peuple ont déclaré publiquement avoir reçu des menaces de mort qui, selon eux, émanaient des services de sécurité.
En mars, Mário Fambé, membre dirigeant du Parti de la rénovation sociale, a été enlevé à Bissau, la capitale, par des agents des forces de sécurité. Ceux-ci l’ont emmené au quartier général de la marine, où ils l’ont frappé pour qu’il vote en faveur de leur candidat. Victime de graves blessures, il a été conduit le lendemain à l’hôpital militaire par des soldats, qui l’ont ensuite libéré.
La veille du deuxième tour de l’élection présidentielle, au mois de mai, une dizaine de membres du PAIGC ont été frappés par des agents des forces de sécurité, lors de deux événements séparés qui se sont déroulés dans les villes de Bissau et Bafata, dans le nord du pays. Quelques nouveaux élus et au moins deux femmes se trouvaient parmi les personnes agressées.
Aucun de ces événements n’a fait l’objet d’une enquête.

IMPUNITÉ

À la fin de l’année, personne n’avait été contraint de rendre des comptes pour les violations des droits humains commises dans le cadre du coup d’État de 2012, ni pour les assassinats politiques perpétrés depuis 2009.

SYSTÈME JUDICIAIRE

Une loi sur les violences familiales, promulguée en janvier, n’était pas encore entrée en vigueur à la fin de l’année.
Neuf personnes accusées d’avoir attaqué une base militaire à Bissau en octobre 2012, et déclarées coupables en mars 2013 à l’issue d’un procès inéquitable devant une juridiction militaire, ont été remises en liberté en septembre 2014. Trois d’entre elles ont été libérées à la suite de l’appel interjeté devant la Haute Cour militaire, qui a reconnu l’absence de preuves de leur participation à l’attaque. Les six autres ont été libérées deux semaines plus tard à la faveur d’une grâce présidentielle.

DROITS DES FEMMES

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme s’est rendue en Guinée-Bissau en février ; elle a constaté que les inégalités et la discrimination entre les hommes et les femmes étaient les principaux facteurs à l’origine de la pauvreté. Elle a attribué le taux élevé de mortalité maternelle au fait que 60 % des femmes enceintes ne bénéficiaient pas de soins prénataux appropriés. En août, le nouveau gouvernement a institué la gratuité des soins médicaux pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les personnes âgées.

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