GUYANA

République coopérative du Guyana

Chef de l’État et du gouvernement : Donald Ramotar

Les brutalités policières constituaient toujours un motif de préoccupation. Il en était de même pour les violences faites aux femmes et aux filles, et le taux de condamnation pour les infractions à caractère sexuel demeurait faible.

CONTEXTE

À la suite des engagements pris par le Guyana lors de son Examen périodique universel par l’ONU, en 2010, l’État a enfin lancé des consultations publiques sur les châtiments corporels à l’école. Quant aux consultations sur l’abolition de la peine de mort, l’abrogation de la législation érigeant en infraction les relations homosexuelles entre adultes consentants et la discrimination contre les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI), que les pouvoirs publics s’étaient aussi engagés à mener en 2010, elles n’avaient pas encore débuté à la fin de l’année.
À la suite d’un vote de défiance engagé par l’opposition en août, le président a annoncé, en novembre, que le Parlement serait suspendu pour une période de six mois. Il a cité, entre autres, la nécessité de traiter d’urgence les questions relatives à la croissance économique.

TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS

Colwyn Harding a affirmé avoir été sodomisé au moyen d’une matraque alors qu’il était détenu par la police, le 15 novembre 2013, à Timehri. Le 2 juin 2014, deux policiers ont été inculpés de coups et blessures et l’un d’eux devait en outre répondre d’une accusation de voies de fait légères.
Le 30 avril, un policier aurait joué à la roulette russe avec son arme et tiré dans la bouche d’Alex Griffith, un adolescent de 15 ans. Il enquêtait sur un vol à main armée dont un membre de sa famille aurait été victime. En juin, il a été inculpé de coups et blessures infligés illégalement et d’usage d’une arme à feu dans l’intention de mutiler.
À la fin de l’année, les deux affaires étaient encore en instance de jugement.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES

Les violences physiques et sexuelles faites aux femmes et aux filles constituaient toujours un motif de préoccupation. Selon les informations recueillies par Amnesty International, plus de 140 viols avaient déjà été signalés à la police début septembre. Le taux de condamnation demeurait faible pour les infractions à caractère sexuel. En avril, le ministère des Affaires juridiques a indiqué que personne n’avait été déclaré coupable dans aucune des 22 affaires de cette nature jugées en 2012 et 2013.
La mise en application de la Loi relative aux infractions à caractère sexuel, promulguée en février 2013, et de la politique nationale en matière de violence domestique, lancée en juin 2008, était toujours d’une extrême lenteur. Les défenseurs des droits des femmes étaient préoccupés par l’absence de volonté politique à cet égard. Ainsi, les fonctionnaires chargés de l’administration de la justice, de l’application des lois et de la santé n’étaient pas suffisamment formés aux nouvelles lois, et la population n’avait pas été assez sensibilisée aux changements importants visant à protéger la vie des femmes et des filles qui étaient entrés en vigueur du fait de la promulgation de ces lois. Le Plan national pour la prévention des violences sexuelles n’avait pas encore été rédigé, alors que la nouvelle législation le prévoyait.

LIBERTÉ D’EXPRESSION

En novembre, à la suite de menaces adressées au Kaieteur News, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a demandé que des mesures de protection soient prises en faveur du personnel de ce journal.

DROITS DES LESBIENNES, DES GAYS ET DES PERSONNES BISEXUELLES, TRANSGENRES OU INTERSEXUÉES

Les relations sexuelles entre hommes consentants étaient encore érigées en infraction. Des discriminations visant des gays, des lesbiennes et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), et en particulier les transgenres, ont été régulièrement signalées.
Dans la nuit du 7 avril, des coups de feu ont été tirés sur quatre personnes transgenres depuis un véhicule en marche dans le centre de Georgetown. Selon les informations recueillies, la police a refusé de recevoir la plainte des victimes, et l’hôpital public de la ville n’a pas accepté de les soigner.

PEINE DE MORT

En décembre, le Guyana a voté pour la cinquième fois contre une résolution de l’ONU visant à établir un moratoire sur les exécutions, bien qu’il se soit engagé à organiser une consultation nationale sur la question.

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