Rapport Annuel 2016

Guinée-Bissau

République de Guinée-Bissau
Chef de l’État : José Mário Vaz
Chef du gouvernement : Carlos Correia (a remplacé Baciro Djá en septembre, qui avait lui-même remplacé Domingos Simões Pereira en août)

La situation des droits humains s’est améliorée. Des cas de torture, d’autres mauvais traitements et de morts en garde à vue ont toutefois été signalés. Les autorités n’ont rien fait pour remédier à la médiocrité des conditions de détention.

CONTEXTE

Le bilan de la Guinée-Bissau en matière de droits humains a été évalué en janvier dans le cadre de l’Examen périodique universel des Nations unies. Le gouvernement a accepté la plupart des recommandations et a noté pour réponse ultérieure celles relatives à la ratification du Protocole facultatif se rapportant au PIDESC et de la Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
En août, le président Vaz a limogé le Premier ministre Domingos Simões Pereira et dissous son gouvernement, alors que la Constitution bissau-guinéenne ne l’y autorisait pas. Une semaine plus tard, il a nommé Baciro Djá au poste de Premier ministre, malgré l’opposition du Parlement et la vague de contestation de la société civile, qui exigeait le rétablissement de Domingos Simões Pereira dans ses fonctions. Face au désaccord du Parlement, ce n’est que le 10 septembre que Baciro Djá a pu former un gouvernement, dissous cinq jours plus tard après que la Cour suprême eut jugé inconstitutionnelles les actions du Président. Carlos Correia a alors été nommé Premier ministre, et un nouveau gouvernement, disposant du soutien du Parlement, a vu le jour à la mi-octobre.

TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS

Plusieurs cas de torture et d’autres mauvais traitements infligés par la police ont été signalés à Bissorã, ville située dans le nord du pays et dont les habitants ont qualifié le poste de police de centre de torture. Tchutcho Mendonça, un habitant de la ville, a été arrêté le 3 juillet à son domicile après une altercation avec son père. Il a été conduit au poste de police de Bissorã où il a été torturé et où il est mort, deux jours plus tard. Les personnes qui ont vu son corps ont constaté la présence de traces pouvant résulter d’actes de torture. Dix policiers ont par la suite été interpellés, mais aucun n’avait été jugé à la fin de l’année.
Également en juillet, des policiers ont abordé Mamadú Djaló dans une rue de Bissorã et l’ont roué de coups, le blessant à la poitrine. Selon les informations recueillies, aucune enquête n’avait été conduite sur cette affaire à la fin de l’année.

CONDITIONS CARCÉRALES

En juin, la Ligue guinéenne de défense des droits humains (LDGH), une ONG, a déclaré que les conditions de détention dans le pays étaient déplorables et constituaient un traitement cruel et inhumain, en particulier dans les locaux de la police judiciaire et au poste de police du second escadron. La LDGH a réclamé la fermeture de ces centres de détention, tous deux situés dans la capitale, Bissau. En particulier, les conditions sanitaires étaient mauvaises et les cellules étaient mal ventilées et surpeuplées, certaines personnes n’ayant d’autre choix que de dormir dans les toilettes. D’après les informations disponibles, les maladies étaient fréquentes parmi les détenus du fait de ces conditions. Selon la LGDH, les locaux de la police judiciaire étaient prévus pour accueillir 35 personnes, mais plus de 100 y étaient régulièrement retenues. À la fin de l’année, les autorités n’avaient pris aucune mesure concrète pour remédier à cette situation.

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