Rapport annuel 2018

Lituanie

République de Lituanie
Cheffe de l’État : Dalia Grybauskaitė
Chef du gouvernement : Saulius Skvernelis

La présidente a promulgué une loi discriminatoire à l’égard des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles. Le Parlement a examiné un texte de loi qui prévoyait de restreindre considérablement l’accès à l’avortement. La Lituanie a accordé un visa à deux gays de République de Tchétchénie (Fédération de Russie), qui craignaient pour leur sécurité. Dans deux affaires distinctes, un tribunal de district a donné raison à deux personnes transgenres qui voulaient faire modifier leurs documents d’identité sans subir une opération chirurgicale de changement de sexe.

SURVEILLANCE INTERNATIONALE

L’affaire Abu Zubaydah c. Lituanie était toujours en instance devant la Cour européenne des droits de l’homme. Abu Zubaydah affirmait avoir été victime de disparition forcée et de torture dans un centre de détention secret de la CIA à Antaviliai, un quartier de Vilnius, capitale de la Lituanie, entre 2005 et 2006. En septembre, le Comité des disparitions forcées de l’ONU a exhorté la Lituanie à enquêter sur son implication dans le programme de « restitution » et de détention secrète mené par les États-Unis, à obliger les responsables à rendre des comptes et à accorder des réparations adéquates aux victimes.

PERSONNES RÉFUGIÉES OU DEMANDEUSES D’ASILE

En mai, la Lituanie a accordé un visa à deux hommes tchétchènes qui demandaient une protection internationale en dehors de la Russie de crainte d’être persécutés en raison de leur orientation sexuelle. Cette décision est intervenue à la suite d’allégations selon lesquelles des hommes soupçonnés d’être homosexuels auraient été enlevés en Tchétchénie et soumis à des actes de torture et d’autres mauvais traitements, voire tués dans certains cas (voir Russie).

DROITS DES LESBIENNES, DES GAYS ET DES PERSONNES BISEXUELLES, TRANSGENRES OU INTERSEXUÉES

En avril, le tribunal de district de Vilnius a ordonné au bureau de l’état civil de modifier les papiers d’identité d’une personne transgenre qui avait demandé la reconnaissance juridique de son identité de genre, sans qu’elle ait à subir une opération chirurgicale de changement de sexe. En mai, le tribunal a jugé que le bureau d’état civil devait modifier le genre et le numéro d’identification national d’une autre personne transgenre ayant saisi la justice.
En juillet, la présidente de la République a approuvé une modification de la Loi sur l’égalité des chances qui définit les membres de la famille comme étant « les époux ou les descendants directs », ce qui exclut de fait les personnes en concubinage et empêche donc les couples de même sexe, entre autres, d’être considérés juridiquement comme formant une famille.

DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

En octobre le Parlement a examiné une proposition de loi déposée par le parti politique Action électorale des Polonais en Lituanie. Si ce texte était appliqué, il limiterait l’accès à l’avortement aux cas dans lesquels la grossesse représente un risque pour la vie ou la santé de la femme, ou résulte d’un viol.

L’avortement est un droit. Parlementaires, changez la loi !

L’avortement est un droit humain et un soin de santé essentiel pour toute personne pouvant être enceinte. Ceci sonne comme une évidence ? Et bien, ce n’est pourtant pas encore une réalité en (…)

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