Chypre |Rapport annuel 2019

Chypre droits humains

République de Chypre
Chef de l’État et du gouvernement : Nicos Anastasiades

L’année a été marquée par une augmentation des arrivées de personnes réfugiées et migrantes, ainsi que du nombre de demandes d’asile.

CONTEXTE

Le secrétaire général des Nations unies a rencontré en novembre les dirigeants chypriote grec et chypriote turc, qui ont redit leur volonté de trouver un accord global et durable dans un avenir proche.

PERSONNES RÉFUGIÉES OU DEMANDEUSES D’ASILE

Entre les mois de janvier et de septembre, quelque 1 500 réfugié·e·s et migrant·e·s sont arrivés par la mer, contre seulement 400 sur la même période en 2018. Proportionnellement au nombre d’habitants, Chypre était toujours le pays qui détenait le record du nombre de demandes d’asile déposées par des primo-demandeurs dans l’Union européenne (UE). De janvier à décembre, 13 259 personnes ont déposé une demande d’asile, contre 7 761 sur l’ensemble de l’année 2018. Parallèlement, le nombre de demandes en souffrance avait dépassé 16 437 à la fin de l’année, malgré l’annonce d’une augmentation du nombre de personnes chargées de traiter les dossiers.

L’ONG Cyprus Refugee Council s’est dite préoccupée par les répercussions que cette augmentation pourrait avoir sur la procédure d’asile et les conditions d’accueil déjà peu satisfaisantes qui prévalaient dans le pays. Les capacités d’accueil trop modestes du centre de Kofinou, ainsi que l’aide matérielle insuffisante prodiguée, obligeaient en particulier de nombreux demandeurs et demandeuses d’asile à vivre dans la rue ou dans des logements indignes.
Ahmed H., ressortissant syrien vivant depuis longtemps à Chypre, a été autorisé à revenir dans l’île à la fin du mois de septembre pour y retrouver sa famille. Il avait été emprisonné pendant plus de trois ans en Hongrie, où il avait été injustement condamné pour « complicité d’acte terroriste ». Après sa libération, il avait passé plus de huit mois dans un centre de rétention en attendant que les autorités chypriotes statuent sur son sort. Pendant tout ce temps, Ahmed H. risquait d’être renvoyé de force en Syrie.

DISPARITIONS FORCÉES

Les efforts visant à établir ce qu’étaient devenues les personnes portées disparues pendant les affrontements qui se sont produits entre communautés de 1963 à 1964, puis lors des événements de 1974, se sont poursuivis. En 2019, le Comité des personnes disparues à Chypre a exhumé les dépouilles de 28 personnes, portant à 1 217 le nombre de corps exhumés depuis 2006. Entre 2006 et 2019, les restes de 969 personnes portées disparues (700 Chypriotes grecs et 269 Chypriotes turcs) ont été identifiés.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES

La découverte, au mois d’avril, du meurtre de sept migrantes, dont deux fillettes, victimes d’un tueur en série, a attiré l’attention de la communauté internationale sur les multiples formes de discrimination et d’exploitation subies par les travailleuses migrantes à Chypre. L’ONG KISA a dénoncé le fait que les autorités n’aient pas pris de mesures particulières pour protéger les femmes migrantes victimes de violences liées au genre, et a demandé l’ouverture d’une enquête sur la manière dont la police avait géré l’affaire.
De sérieuses interrogations planaient par ailleurs sur les investigations menées par la police à propos du viol en réunion dont aurait été victime une adolescente britannique, ainsi que sur l’équité du procès qui a suivi, à l’issue duquel la jeune fille a été condamnée en décembre, en première instance, pour plainte mensongère.

DROITS DES LESBIENNES, DES GAYS ET DES PERSONNES BISEXUELLES, TRANSGENRES OU INTERSEXES

Un projet de loi sur la reconnaissance de l’identité de genre à l’état civil, soumis à la consultation du public en 2018, n’avait toujours pas été présenté au Parlement à la fin de l’année. Il prévoyait de permettre aux personnes transgenres de changer d’identité sur leurs papiers officiels sans intervention médicale et sans que des tests et des évaluations de santé mentale soient nécessaires. Il n’imposait aucune limite d’âge générale, mais exigeait un bilan psychologique et une décision de justice pour les personnes mineures.

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