Bolivie - Rapport annuel 2021

carte Bolivie rapport annuel amnesty

État plurinational de Bolivie
Chef de l’État et du gouvernement : Luis Alberto Arce Catacora

Des dizaines d’anciens responsables gouvernementaux, d’avocat·e·s, de juges et de défenseur·e·s des droits humains ont été accusés d’avoir organisé un coup d’État en 2019 et ont été inculpés d’infractions formulées en des termes vagues. L’ex-présidente par intérim, Jeanine Áñez, a été placée en détention préventive. Un rapport publié par le Groupe interdisciplinaire d’experts indépendants (GIEI) a mis en évidence le manque d’indépendance du système judiciaire bolivien et la nécessité d’abroger un décret de grâce qui favorisait l’impunité pour les violations des droits humains. Les peuples autochtones qui défendaient leurs territoires et l’environnement ont cette année encore subi des actes de harcèlement et des attaques. Le gouvernement n’a pas protégé les forêts. Le pays a affronté une troisième vague de la pandémie de COVID-19. Les professionnel·le·s de la santé ont dénoncé le non-paiement de leurs salaires et l’insécurité de leurs conditions de travail.

Impunité

Le décret suprême no 4461 a été adopté en février, accordant une amnistie ou une grâce aux partisanes et partisans du gouvernement détenus pour des faits qu’ils auraient commis au cours de la crise politique qui a éclaté en octobre 2019.

En août, le GIEI, sous l’égide de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, a publié son rapport sur les violations des droits humains commises durant la crise postélectorale de 2019. Ce rapport a mis en évidence de sérieux manquements de la part des autorités au devoir qui leur incombe de garantir l’autonomie et l’indépendance de l’appareil judiciaire et du parquet, et a souligné la présence d’obstacles à l’accès à la vérité, à la justice et à des réparations pour les personnes ayant été victimes de violations graves des droits humains au cours de cette crise.

À la suite de la publication de ce rapport, les pouvoirs publics ont promis d’abroger le décret d’amnistie mais ont continué de se servir du système judiciaire pour s’en prendre à leurs opposant·e·s politiques, faisant peu de cas des garanties en matière d’équité des procès.

Droit à un procès équitable

De janvier à juin, au moins 41 représentant·e·s du gouvernement par intérim, défenseur·e·s des droits humains, avocat·e·s et juges ont été inculpés pour des infractions définies en termes flous, telles que le « terrorisme », la « sédition » ou la « conspiration » à la suite d’accusations portées notamment par des membres du parti au pouvoir. Cette démarche s’inscrivait dans une stratégie plus large consistant à accuser des opposant·e·s et des personnes critiques à l’égard du gouvernement en place d’avoir contribué à organiser un coup d’État en 2019.

L’ancienne présidente par intérim, Jeanine Áñez, a été placée en détention préventive pour « terrorisme », « sédition » et « génocide » dans le cadre d’une procédure judiciaire qui, selon les observateurs et observatrices internationaux, ne respectait pas les garanties prévues par la loi.

Défenseur·e·s des droits humains

Des défenseur·e·s des droits humains, tels que Waldo et Franco Albarracín et Amparo Carvajal, présidente de l’Assemblée permanente des droits humains de Bolivie (APDHB), ont fait l’objet de stigmatisation et de harcèlement de la part des autorités.

Droits des peuples autochtones

Dans ses conclusions, le rapport du GIEI a indiqué que la violence de la crise postélectorale de 2019 comportait des éléments de discrimination raciale et anti-autochtones. Les personnes indigènes défendant leurs terres et leurs territoires ont subi des attaques physiques, des répressions policières et des occupations illégales de leurs terres.

Droit à la santé

À la fin de l’année, 41 % de la population bolivienne était entièrement vaccinée contre le coronavirus. Des milliers de professionnel·le·s de la santé travaillant dans des institutions publiques n’ont pas reçu de salaire pendant plusieurs mois et ont dû, pour beaucoup, travailler sans équipements de protection individuelle adéquats.

Lutte contre lA CRISE climatique

Les pouvoirs publics ont adopté des réglementations qui ont encouragé l’exploitation forestière et la destruction par le feu de forêts et d’autres types de végétation.

Droits des femmes

Selon le Bureau du procureur général, 108 féminicides ont été signalés en 2021, contre 113 pour l’année 2020. Des groupes de la société civile ont insisté sur la nécessité de renforcer l’action sur les politiques visant à prévenir les violences.

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