Des centres pénitentiaires ont cette année encore été utilisés pour maintenir en détention des personnes demandeuses d’asile. Des enquêtes officielles ont fait apparaître que les conditions de vie dans les centres de détention et les prisons demeuraient préoccupantes. Après la révélation de violations des droits humains dans une prison pour femmes, le gouvernement a présenté des excuses et a ordonné des améliorations. Les services d’accueil et de protection de l’enfance ont continué de faire l’objet d’inspections.
Droits des personnes réfugiées ou migrantes
Des personnes demandeuses d’asile ont cette année encore été maintenues en détention pour des motifs liés à l’immigration uniquement. Des recherches ont révélé que, au cours de leur détention, ces personnes avaient été victimes d’un certain nombre de violations des droits humains1. En juillet, le gouvernement a annoncé le lancement d’une évaluation indépendante de la pratique consistant à détenir les personnes demandeuses d’asile dans des centres pénitentiaires pour des motifs purement migratoires.
Droits des personnes détenues
Des détenus d’un quartier de haute sécurité de la prison de Waikeria ont organisé une action de protestation qui a pris fin au mois de janvier. Les conditions de détention dans cette prison constituaient depuis de nombreuses années une source d’inquiétude.
En mai, le défenseur des droits a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la façon dont l’administration pénitentiaire avait répondu aux appels qu’elle avait reçus à maintes reprises concernant la nécessité d’améliorer les conditions de vie des détenu·e·s. Le mois suivant, le Bureau du défenseur des droits a publié des rapports d’inspection sur les prisons pour hommes de Christchurch et de Whanganui, dénonçant des « conditions indignes et pénibles » dans ces établissements.
Des rapports sur les conditions de détention dans l’établissement correctionnel pour femmes d’Auckland ont exposé de graves problèmes en matière de droits humains. En février, un juge de tribunal d’instance a statué que la pratique exigeant des détenues qu’elles s’allongent sur le sol pour recevoir leurs repas était « excessive, dégradante et fondamentalement inhumaine ». Le juge a également conclu que l’utilisation de gaz poivre contre une femme seule et désarmée dans sa cellule, face à six gardiens vêtus de tenues de protection, constituait un recours excessif à la force. À la suite de cette affaire, en mars, le ministre des Services correctionnels a présenté des excuses officielles et a ordonné la mise en place d’un programme de travail principalement dédié aux prisons pour femmes.
Au mois d’octobre, un rapport du Bureau d’inspection consacré aux détenues a indiqué, entre autres problèmes, que les prisons pour femmes ne constituaient généralement pas des environnements thérapeutiques favorables à la réadaptation et à la réintégration.
Droits des enfants
Au mois d’avril, le tribunal de Waitangi a rendu compte de l’importante disparité qui existait entre le nombre d’enfants maoris et non maoris pris en charge par les services de l’État, et a souligné que cette disparité était une conséquence directe de l’attitude intrusive de la Couronne. Le tribunal a recommandé à la Couronne de ne pas empiéter davantage sur les domaines réservés aux Maoris aux termes du Traité de Waitangi (ou Te Tiriti o Waitangi en maori) et de leur permettre de se réapproprier leur espace.
En juin, le Bureau de la commissaire à l’enfance a publié des rapports qui ont suscité de graves préoccupations quant à la sécurité et au bien-être des enfants dans le centre d’accueil et de protection de l’enfance d’Epuni.