Le recours à des lois répressives pour réduire au silence les voix dissidentes s’est intensifié. Le gouvernement a dépénalisé les relations sexuelles entre hommes consentants, mais a fait obstacle au mariage entre personnes de même sexe. Les exécutions ont repris dans le pays.
Liberté d’expression et de réunion
Cette année encore, des personnes travaillant pour des médias indépendants ou ayant critiqué le gouvernement ont fait l’objet de harcèlement judiciaire. En avril, Terry Xu et Daniel de Costa, respectivement directeur de publication et rédacteur du site d’information The Online Citizen, ont été condamnés à trois semaines d’emprisonnement. En 2021, ils avaient été déclarés coupables de diffamation à l’égard de membres du gouvernement. Daniel de Costa s’est également vu infliger une peine de trois mois d’emprisonnement pour violation de la Loi relative aux infractions informatiques.
En janvier, le défenseur des droits humains Jolovan Wham a été reconnu coupable de rassemblement public illégal pour avoir manifesté, en 2018, contre un précédent procès visant Terry Xu et Daniel de Costa. Il a purgé une peine de 15 jours de prison après avoir perdu son procès en appel et refusé de s’acquitter d’une amende.
En juin, la police a interrogé Kirsten Han et Rocky Howe au titre de la Loi relative à l’ordre public, à la suite de leur participation à une manifestation pacifique contre la peine de mort. En octobre, la police a informé Kirsten Han qu’elle avait été reconnue coupable d’outrage à magistrat, semble-t-il pour une publication Facebook dans laquelle elle critiquait le harcèlement dont les avocat·e·s représentant des personnes condamnées à mort faisaient l’objet de la part des autorités. Elle a reçu un avertissement avec sursis lui imposant de s’abstenir de tout « comportement criminel » pendant 12 mois. Son recours n’avait pas encore été examiné à la fin de l’année.
Une enquête policière a été ouverte en novembre contre une femme qui avait manifesté devant l’ambassade de Chine en solidarité avec les victimes de violations des droits humains dans ce pays.
Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexes
En novembre, un vote du Parlement a abrogé l’article 377a du Code pénal, qui érigeait en infraction les relations sexuelles entre hommes consentants. Le Parlement a toutefois aussi modifié la Constitution afin de faire obstacle au mariage entre personnes de même sexe.
Droits des personnes migrantes
En avril, le gouvernement a levé la plupart des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, sauf pour les travailleuses et travailleurs migrants, dont la liberté de déplacement en dehors de leurs dortoirs surpeuplés, de leurs lieux de travail et d’un certain nombre de lieux de loisirs spécifiquement désignés était toujours restreinte.
Peine de mort
Les exécutions, interrompues depuis novembre 2019, ont repris. En avril, l’exécution de Nagaenthran Dharmalingam, Malaisien diagnostiqué comme présentant un handicap mental, condamné à mort pour des infractions liées aux stupéfiants, a suscité une vague de protestations dans l’opinion publique.
Les tribunaux ordonnaient le paiement de frais punitifs en cas de recours formé tardivement contre une condamnation à mort, et des avocat·e·s ont été la cible d’enquêtes pour avoir fait des déclarations publiques à propos de leurs client·e·s. M Ravi, éminent avocat spécialisé dans les droits humains connu pour son travail de défense des condamné·e·s à mort, a fait l’objet de multiples enquêtes disciplinaires, procédures pour outrage à magistrat et informations judiciaires pour diffamation en lien avec son travail.
Lutte contre la crise climatique
En novembre, le gouvernement a présenté une nouvelle contribution déterminée au niveau national, qui incluait un objectif revu et augmenté de réduction de ses émissions absolues de gaz à effet de serre à 60 tonnes métriques équivalent CO2 en 2030. Cet objectif était toutefois largement insuffisant pour maintenir la hausse des températures mondiales au-dessous du seuil de 1,5 °C.