La Malaisie doit protéger les travailleurs migrants

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©AIChaque année, des milliers d’hommes et de femmes quittent le Bangladesh, l’Inde, l’Indonésie, le Népal et d’autres pays d’Asie pour aller en Malaisie, où on leur a promis un emploi. La Malaisie compte environ 4 millions de travailleurs étrangers en situation régulière ou irrégulière, qui représentent près du tiers de sa force de travail.

Voici l’histoire d’une jeune Indonésienne de 19 ans qui est arrivée en Malaisie à l’âge de 15 ans pour travailler comme employée de maison. Elle a été victime de violences physiques, d’agressions sexuelles, d’humiliations et n’a pas été rémunérée pendant trois ans.

« Un couple cherchait des gens prêts à aller travailler en Malaisie. J’ai parlé avec eux et ils m’ont demandé si je voulais aller travailler à l’étranger. J’ai répondu oui. Ils m’ont dit que je serais employée de maison et qu’il fallait faire le ménage, passer la serpillère et balayer.

Quelques jours après on m’a emmenée dans une agence à Djakarta. L’agence a fait des choses illégales : si une fille est trop jeune alors elle falsifie son âge. Je ne sais plus ce qui était écrit exactement sur mon passeport mais je me souviens qu’il indiquait que j’étais née en 1983.

L’agent m’a envoyée chez mes employeurs. J’ai travaillé dans leur maison. Je me levais à cinq heures du matin, je faisais à manger et je commençais à faire le ménage à six heures. Je balayais, je passais la serpillère, je nettoyais les meubles, le lavais le linge et je préparais les repas. Je travaillais jusqu’à environ 21 heures. Au bout de quatre mois et demi mes employeurs m’ont renvoyée à l’agence en disant que je ne savais pas travailler.

Je suis restée chez cet agent pendant six mois. Elle me battait. Elle m’obligeait à me déshabiller et à m’accroupir par terre devant les autres employés et devant son mari. Elle m’a enfoncé la tête dans un seau d’eau et je me suis presque noyée. Je ne pouvais plus respirer. Ensuite elle m’a fait essuyer l’eau par terre avec ma langue. Elle m’a dit qu’il fallait que je nettoie le sol avec ma langue.

Une autre fois elle m’a obligée à manger cinq cafards encore vivants. Elle m’a aussi obligée à boire l’urine des autres domestiques, y compris celle d’une domestique qui avait ses règles à ce moment-là.

Elle m’a fait une brûlure sur le mamelon avec une cigarette. Cela m’a fait très mal. Elle a collé le bout de sa cigarette sur mon mamelon pendant que je dormais. Et puis elle m’a piétiné le ventre et donné des coups de pied dans le corps.

Une autre fois elle a demandé à une autre employée de m’enfoncer de force une bouteille de déodorant dans le vagin.

Parfois elle demandait à d’autres domestiques de le faire pour elle. Je n’étais pas la seule à l’agence à être traitée de cette façon.

Au bout de six mois l’agent m’a envoyée chez un autre employeur. On m’envoyait dans un autre endroit tous les deux ou trois mois. Ensuite l’agent m’a fait travailler à temps partiel, alors en une journée je pouvais aller faire le ménage dans trois ou quatre maisons.

Je n’ai jamais été payée pour mon travail. »

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