Il faut protéger la liberté d’expression au Soudan

On assiste à une répression de la liberté d’expression au Soudan depuis les élections d’avril 2010.
Le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) ferme les journaux, tout en harcelant les journalistes et en les empêchant de faire leur travail. Plusieurs personnes, dont des journalistes, ont été arrêtées, et certaines auraient été torturées, pour avoir exercé leurs activités ou exprimé leurs opinions.
Un exemple de ce harcèlement et des dangers de mort que courent certains journalistes : le cas de Faisal Elbagir

Le président soudanais Omar el Béchir©APGraphicsBankLe 18 mai 2010, le NISS a rétabli la censure avant publication imposée aux journaux soudanais. Cette censure s’exerce de diverses manières. Il arrive que les agents du NISS se rendent quotidiennement dans les locaux d’un journal pour supprimer les articles traitant de sujets considérés comme sensibles ou représentant une menace pour le gouvernement. Télécharger le rapport (en anglais) sur ces « Agents de la peur : le service national de sécurité au Soudan » en cliquant ICI

Dans d’autres cas, ils se rendent chaque jour dans les imprimeries et empêchent la mise sous presse des publications concernées. Une troisième forme de censure est celle que les journalistes au Soudan qualifient de « télécommandée » : les agents du NISS contactent certains journaux, les informent des sujets interdits, et attendent d’eux qu’ils pratiquent l’autocensure.

Al Midan, parution affiliée au Parti communiste soudanais, est généralement publié trois fois par semaine. Le NISS a saisi l’édition du 6 juin dans l’imprimerie où il était en attente d’impression. Soumis depuis lors à cette forme de censure, le journal n’a pas paru depuis cette date.

Un autre journal d’opposition, Ajras Al Huriyya, a suspendu sa parution pendant une semaine au mois de juin, pour protester contre le fait que le NISS a supprimé un grand nombre d’articles de chacune des éditions, rendant parfois la mise sous presse impossible.

Le 15 mai, le NISS a fermé Rai Al Shaab, journal affilié au parti du Congrès populaire. Ce même jour, Hassan Al Turabi, responsable de ce parti, a été arrêté.

Entre le 15 et le 27 mai, six membres du personnel du journal ont également été interpellés. Le rédacteur en chef adjoint Abuzar Al Amin et le directeur du service politique Al Tahir Abu Jawhara auraient été torturés.

Quatre employés de Rai Al Shaab, Abuzar Al Amin, Ashraf Abdelaziz, Ramadan Mahjoub et Al Tahir Abu Jawhara, sont actuellement jugés pour diverses infractions, notamment atteinte à l’ordre constitutionnel, terrorisme et espionnage contre l’État. S’ils sont déclarés coupables, ces journalistes encourent la peine de mort.

Le président Omar el Béchir avait annoncé la levée de la censure avant publication en septembre 2009, après 18 mois de visites quotidiennes des agents du NISS dans les journaux. La reprise de la répression ciblant les journaux, les opposants politiques et les journalistes constitue une violation du droit à la liberté d’expression au Soudan.

Amnesty International demande que le gouvernement mette fin à toute censure de la presse et libère immédiatement et sans condition les journalistes incarcérés uniquement pour avoir exercé de manière pacifique leur droit à la liberté d’expression.

En outre, l’organisation réclame que le gouvernement ouvre une enquête indépendante et impartiale sur toutes les allégations de torture et traduise les responsables présumés en justice.

Agir sur le site www.amnesty.org (Site International d’Amnesty) :http://www.amnesty.org/fr/appeals-f...

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