Écrire Il faut mettre fin aux mauvais traitements infligés à une dirigeante de l’opposition incarcérée

Maria Kolesnikova Bélarus

Les autorités bélarussiennes doivent libérer Maria Kolesnikova immédiatement et sans condition et cesser de lui infliger des mauvais traitements.

Figure de l’opposition et symbole des manifestations pacifiques de 2020, elle est maintenue derrière les barreaux depuis septembre 2020. Maria Kolesnikova subit des mauvais traitements infligés par l’administration de la colonie pénitentiaire et sa santé se détériore.

Elle est privée de toute communication avec sa famille et ses avocats depuis mi-février, y compris d’appels téléphoniques, de lettres et de visites.

Maria Kolesnikova est une figure de proue de l’opposition, une musicienne et un symbole du mouvement de protestation pacifique pour les droits humains au Bélarus. Elle est devenue l’une des principales figures de l’opposition quand Viktar Babaryka et un autre candidat à l’élection présidentielle, Siarhei Tsikhanousky, ont été arrêtés le 9 août 2020 en amont de l’élection présidentielle. Avec Svetlana Tsikanovskaïa et Veranika Tsapkala, Maria Kolesnikova a formé une troïka féminine qui a mené une campagne électorale contre le président sortant Alexandre Loukachenko, et qui a galvanisé un vote massif de protestation contre lui. Veranika Tsapkala a quitté le Bélarus le 9 août 2020 par crainte de persécutions.

À la suite de l’exil forcé de Svetlana Tsikanovskaïa le 10 août, Maria Kolesnikova est devenue la première figure de l’opposition au Bélarus. Elle est apparue en première ligne de nombreuses manifestations pacifiques dans la rue, s’est retrouvée confrontée à maintes reprises à des policiers violents, a donné de nombreuses interviews dans les médias et a continué de soutenir des personnes qui ont été soumises à une arrestation arbitraire ou à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements en détention.

Entre octobre 2020 et décembre 2022, les autorités bélarussiennes ont rayé du barreau trois avocat·e·s à titre de représailles parce qu’ils avaient défendu Maria Kolesnikova ; il s’agit d’Aliaksandr Pylchenka, Liudmila Kazak et Uladzimir Pylchenka.

Après avoir été opérée en urgence en novembre 2022, Maria Kolesnikova a passé environ une semaine aux urgences de l’hôpital d’Homiel avant d’être transférée dans l’établissement médical de la colonie pénitentiaire. Les détails quant à son état de santé et ses allégations de mauvais traitements dans la cellule disciplinaire n’ont été connus que le 5 décembre 2022, lorsque son père a été autorisé à lui rendre visite.

Le 10 janvier 2023, l’administration de la colonie pénitentiaire a forcé Maria Kolesnikova à reprendre le travail à l’usine textile de la colonie. Sa famille s’est dite préoccupée par le fait qu’elle était encore trop faible après l’opération pour reprendre ce travail.

Fin mars, Viasna, une importante organisation de défense des droits humains, a rapporté que Maria Kolesnikova avait été placée dans une cellule disciplinaire (« PKT ») pour une infraction présumée au règlement pénitentiaire.

En mai, des organisations de défense des droits humains ont appris par des canaux privés que la santé de Maria Kolesnikova s’était considérablement détériorée en prison et qu’elle ne s’était pas remise de l’opération. Selon des informations crédibles, elle n’a pas été en mesure d’accomplir le travail obligatoire en prison et a perdu connaissance à plusieurs reprises. Préoccupée par la détérioration de sa santé, sa famille a consulté un médecin concernant ses besoins en soins postopératoires. Ce médecin n’a pas été en mesure d’examiner Maria Kolesnikova en personne mais il a indiqué qu’elle pourrait avoir besoin d’une surveillance médicale et d’un régime alimentaire spécial pendant plusieurs mois après l’opération pour éviter une rechute, avec des conséquences potentiellement bien pires pour sa santé.

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