Vérité et justice pour les 43 étudiants d’Ayotzinapa
Dans la nuit du 26 septembre 2014, environ 80 étudiants de la Escuela Normal de Profesores Rurales d’Ayotzinapa ont saisi des bus dans la ville d’Iguala (État de Guerrero) en préparation d’une manifestation à Mexico. La police et des hommes armés les ont attaqués, tuant au passage trois étudiants et trois passants, et blessant des dizaines de personnes. La police a procédé à l’arrestation arbitraire de 43 étudiants. 41 d’entre eux sont toujours portés disparus.
La disparition des étudiants d’Ayotzinapa est emblématique d’un phénomène beaucoup plus large au Mexique. Plus de 73 000 personnes y sont aujourd’hui portées disparues. De nouvelles preuves dans l’affaire des étudiants d’Ayotzinapa au Mexique
Après des années d’impasse et sous l’impulsion de la société civile et des organisations non gouvernementales dont Amnesty International, l’administration du président Lopez Obrador a créé en 2018 une commission fédérale spéciale consacrée au cas des 43 étudiants d’Ayotzinapa, et le bureau du Procureur général a créé une unité spéciale pour enquêter sur l’affaire.
Les travaux de cette commission avancent trop lentement et n’ont donné que très peu de résultats jusqu’à maintenant. En juillet 2020, un reste de squelette retrouvé à Barranca de la Carnicería a été associé à l’étudiant Christian Alfonso Rodríguez Telumbre, l’un des 43 étudiants disparus. Le Mexique doit faire toute la lumière sur les disparitions forcées
À l’occasion du sixième anniversaire des disparitions, il est important de rappeler au gouvernement mexicain que, bien que des mesures aient été prises et vont dans la bonne direction, les familles des 43 étudiants attendent toujours d’obtenir la vérité, la justice et des réparations pour les disparitions forcées de leurs proches. Par ailleurs, le Mexique doit agir de manière structurelle contre les disparitions forcées, dont plus de 73 000 personnes sont victimes aujourd’hui dans le pays.
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