Prison ferme pour avoir utilisé des pilules abortives au Royaume-Uni

Manifestation de milliers de personnes devant le parlement britannique à Londres qui demandent l'abolition des lois restrictives sur l'avortement

Une femme de 44 ans a été condamné à Stoke-on-Trent à 28 mois de prison pour avoir utilisé des pilules abortives après le délai légal.

« Il est choquant - et franchement terrifiant - qu’en 2023 une femme au Royaume-Uni ait été condamnée à une peine de prison en raison d’une loi datant de 1861, a déclaré Chiara Capraro, directrice du programme Droits humains des femmes d’Amnesty International Royaume-Uni.

« L’accès à l’avortement est un soin de santé essentiel et devrait être géré comme tel. Il s’agit d’une histoire extrêmement triste qui souligne le besoin désespéré d’une réforme juridique en matière de santé génésique.

« Il y a quatre ans, l’Irlande du Nord a été la première région du Royaume-Uni à dépénaliser l’avortement. Il est grand temps que le reste du Royaume-Uni fasse de même pour garantir la protection du droit fondamental des femmes à la santé.

Des soins de santé essentiels pour toutes les femmes

La mère de trois enfants, dont le nom n’a pas été révélé, a reçu des médicaments abortifs dans le cadre du programme "pilules par la poste", mis en place lors de la pandémie de Covid19.

Elle purgera la moitié de sa peine en détention et le reste en liberté sous condition.

Ce système permettait de fournir des médicaments destinés à provoquer un avortement après une consultation à distance pour des grossesses allant jusqu’à 10 semaines.

La femme a interrompu sa grossesse à domicile en mai 2020 après avoir pris le médicament, puis a été admise à l’hôpital après avoir appelé les services d’urgence.

En mars de cette année, la femme a plaidé coupable de s’être procurée des médicaments pour provoquer un avortement en vertu de la loi sur les infractions contre la personne (Offences against the Person Act), une loi datant de 1861. À l’origine, elle avait plaidé non coupable d’un délit de destruction d’enfant.

La défense a déclaré que la femme avait encore besoin de l’aide des services de santé mentale et qu’elle avait fait preuve d’un remords extrême. Elle a ajouté que la femme avait désormais besoin de "famille et de soutien" plutôt que d’une peine privative de liberté.

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