Les journalistes somaliens en danger

Ali Yusuf Adan, correspondant de Radio Somaliweyn, a été enlevé le 21 février 2010 à Wanleweyn par le groupe armé Al Shabab, vraisemblablement à la suite de la diffusion d’un reportage sur un homicide commis dans la région. Son cas n’est pas isolé : d’autres journalistes ont été harcelés, voire tués.

La Somalie reste l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les journalistes. Au cours de la seule année 2009, neuf d’entre eux ont été tués – dont trois intentionnellement, par balle. Depuis 1991, jamais le nombre annuel d’homicides de journalistes n’avait été aussi élevé. Face à cette situation, beaucoup de professionnels des médias ont quitté le pays. Ceux qui restent, peu nombreux, s’exposent au risque d’être tués ou blessés lors d’attaques aveugles ou délibérées.

En février 2009, Said Tahlil Ahmed, directeur de la station de radio indépendante HornAfrik, a été abattu sur le marché de Bakara, à Mogadiscio, la capitale. Il avait été convoqué, avec d’autres journalistes, pour rencontrer des membres d’Al Shabab qui étaient mécontents de la façon dont les médias locaux avaient couvert la nomination du nouveau président du gouvernement fédéral de transition. Al Shabab avait dénoncé l’élection et considérait le président nouvellement élu comme illégitime.
Des groupes armés opposés au gouvernement somalien contrôlent maintenant de nombreuses villes. Ils limitent les sujets sur lesquels les médias locaux peuvent travailler, ferment des stations de radio et menacent les journalistes qui refusent de les soutenir sans pour autant quitter le pays. Il est devenu presque impossible de diffuser des informations essentielles sur la situation du pays, tant à l’intérieur de la Somalie qu’à l’étranger. Jusqu’au début de l’année 2009, le gouvernement fédéral de transition, lui aussi, harcelait et attaquait régulièrement les journalistes.

En janvier 2009, Hassan Mayow Hassan, 36 ans, correspondant de Radio Shabelle, a été abattu dans la ville d’Afgoye, à 30 km au sud de Mogadiscio. Il aurait été arrêté par des soldats de l’armée régulière, qui l’auraient accusé de collaborer avec des groupes armés et lui auraient tiré deux balles dans la tête.

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