Écrire Des réfugiés bloqués

Des milliers de personnes restent bloquées en Grèce dans des conditions déplorables, tant dans des camps officiels que dans des camps de fortune informels. La crise humanitaire est appelée à se détériorer, à moins que les conditions d’accueil ne s’améliorent et que les États membres de l’Union européenne (UE) ne commencent de toute urgence à accueillir les réfugiés venus de Grèce.

Les derniers chiffres officiels portent le nombre de réfugiés, demandeurs d’asile et migrants bloqués en Grèce à environ 50 000, la plupart étant des femmes et des enfants fuyant conflit et violence. Plus de 13 000 personnes, parmi lesquelles des familles, des femmes enceintes et des personnes souffrant de handicaps, sont actuellement livrées à elles-mêmes dans des conditions insupportables. Le port du Pirée à Athènes est également devenu un camp de fortune où environ 5 000 personnes dorment par terre dans le terminal ou dans de petites tentes à l’extérieur. Les bénévoles et ONG s’efforcent de répondre à leurs besoins essentiels et de leur fournir un abri.

Les conditions dans plusieurs des camps ouverts par les autorités en février et mars sont lamentables. Début mars, des représentants d’Amnesty International ont pu constater les conditions sanitaires déplorables et ont vu des familles dormir pendant des semaines par terre ou dans de petites tentes à l’ancien aéroport d’Elliniko, près d’Athènes. Nous avons également été informés que des enfants sont tombés malades en raison des mauvaises conditions, notamment car de l’eau s’infiltre dans les tentes dans l’ancien camp militaire de Chersos dans le nord de la Grèce.

Depuis le 19 mars, les camps dans les îles grecques ont été évacués et des milliers de personnes ont été embarquées à bord de ferrys et transférées vers des camps sur le continent. Des réfugiés et des migrants ont déclaré qu’ils n’avaient pas été informés du lieu où on les emmenait, ce qui a été source de chaos et de confusion. Depuis l’accord entre l’UE et la Turquie signé le 18 mars, les réfugiés arrivant sur les côtes grecques sont inscrits au registre des îles grecques et pourraient être renvoyés en Turquie après une procédure d’examen des demandes d’asile accélérée. Environ 5 500 personnes sont encore sur les îles, dont la plupart sont arrivées après le 20 mars. De plus, au titre des nouvelles dispositions, les camps des îles grecques sont devenus des centres de détention. En conséquence, le HRC a suspendu certaines de ses activités dans les centres fermés sur les îles, conformément à sa politique d’opposition à la détention systématique.

Les conditions d’accueil et les procédures d’asile saturées en Grèce ainsi que le programme de réinstallation de l’UE qui n’est toujours pas opérationnel mettent en danger des milliers de réfugiés ayant besoin d’une protection urgente. Bien que les États membres de l’UE soient parvenus à un accord prévoyant la répartition de 66 000 personnes venues de Grèce, seules 569 ont été relocalisées jusque-là. Les conséquences de l’accord entre l’UE et la Turquie pour les réfugiés restent incertaines.

Depuis la signature de l’accord entre l’UE et la Turquie le 18 mars, plus de 2 700 réfugiés et migrants sont arrivés sur les côtes grecques entre le 19 et le 21 mars à bord de bateaux fragiles et inadaptés. Deux enfants se sont noyés pendant le dangereux voyage, ce qui prouve encore une fois que des voies sûres et légales sont nécessaires de toute urgence.

L’accord entre l’UE et la Turquie permettra d’expulser vers la Turquie les réfugiés et migrants arrivant en Grèce. Cela implique que l’accord autorisera l’expulsion vers la Turquie de réfugiés fuyant violence et conflit dans des pays déchirés par la guerre.

La Grèce compte plus de 30 camps temporaires, principalement sur le continent, notamment les camps informels à Idomeni et au Pirée. La plupart de ces camps ont été mis en place au cours de ces dernières semaines pour faire face à la crise humanitaire qui touche des milliers de réfugiés bloqués en Grèce à la suite de la fermeture de la frontière au nord du pays par les autorités de l’« Ex-République yougoslave de Macédoine » (Macédoine). Cependant, la capacité d’accueil reste insuffisante pour gérer le grand nombre de réfugiés bloqués dans le pays et les conditions dans ces camps restent source de graves inquiétudes.

Bénévoles, militants, citoyens et ONG continuent de fournir l’essentiel de l’aide humanitaire aux réfugiés transférés dans les camps de réfugiés officiels ou ceux restant dans les camps informels du Pirée et d’Idomeni.

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