Carlton Gary, âgé de 67 ans, a été exécuté en Géorgie le 15 mars après avoir passé presque la moitié de sa vie dans le couloir de la mort. Il avait été condamné en 1986 pour les meurtres de trois femmes, qui faisaient partie d’une série de crimes similaires commis en 1977 et 1978 d’après les éléments soumis au jury lors de son procès.
Le comité des grâces et des libérations conditionnelles de la Géorgie a annoncé le 14 mars qu’il rejetait la demande de grâce de Carlton Gary.
Le 15 mars, la cour suprême d’État a refusé d’examiner un recours déposé en faveur d’un sursis. Elle a souligné que Carlton Gary « prétend[ait] que son innocence a[vait] été prouvée par les récents résultats de tests ADN et d’autres éléments, notamment une empreinte de pas sur l’une des scènes de crime et une marque de morsure sur le corps d’une des victimes. »
Cependant, dans un communiqué de presse, elle a précisé : « Du point de vue procédural, M. Gary aurait dû demander une procédure d’appel discrétionnaire à la Cour. Au lieu de cela, il a déposé ce qui est considéré comme un “recours initial” – formé en premier lieu devant cette Cour au lieu de parvenir à cette Cour en appel d’une décision rendue par une juridiction inférieure. » La cour suprême a conclu que Carlton Gary n’avait « pas montré pourquoi cette Cour devrait exercer sa compétence initiale dans ce cas, chose qu’elle ne fait que dans des cas “extrêmement rares”, dont celui-ci ne fait pas partie car la récente décision concernée rendue par le tribunal de première instance pouvait être contestée devant cette Cour au moyen d’une demande de procédure d’appel discrétionnaire. »
Le 15 mars également, la cour d’appel fédérale du 11e circuit a rejeté un recours déposé par les avocats de Carlton Gary en vue d’être autorisés à engager une nouvelle procédure devant la juridiction fédéral inférieure au motif que l’exécution de leur client serait contraire à la Constitution des États-Unis car (1) le parquet avait détruit des éléments liés à un test ADN réalisé après sa condamnation ; et (2) il était innocent des meurtres pour lesquels il avait été condamné à mort.
L’exécution, prévue à 19 heures, a été retardée le temps que la Cour suprême des États-Unis rende sa décision. Celle-ci a annoncé peu après 21 heures qu’elle n’interviendrait pas.
L’administration pénitentiaire a publié un communiqué annonçant que Carlton Gary avait été exécuté à 22 h 33 et qu’il n’avait « pas souhaité d’ultime prière ni prononcé de dernières paroles ».
Six exécutions ont déjà eu lieu cette année aux États-Unis – trois au Texas, une en Alabama, une en Floride et une en Géorgie. Depuis la reprise des exécutions judiciaires en 1977 après l’approbation des nouvelles lois relatives à la peine de mort par la Cour suprême en 1976, 1 471 personnes ont été exécutées dans le pays, dont 71 en Géorgie. Amnesty International est opposée à la peine de mort en toutes circonstances. À l’heure actuelle, 142 pays sont abolitionnistes en droit ou en pratique.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes. Un grand merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels.