Le droit à l’éducation des enfants bidun menacé au Koweït

Au Koweït, les enfants de la communauté bidun, native du pays, mais non reconnue par l’État, se voient refuser l’accès à l’éducation publique gratuite dont bénéficie les autres enfants. Ils doivent se tourner vers l’enseignement privé, payant et de moins bonne qualité. Signe la pétition pour garantir une éducation gratuite et de qualité aux enfants bidun.

Les origines du problème

Le Koweït : tu situes ? C’est un pays arabe du Golfe persique qui se trouve entre l’Arabie saoudite et l’Irak.

Après l’indépendance du Koweït, une campagne pour enregistrer les personnes Koweïtiennes a été lancée, entre 1961 et 1965, dans le but de leur donner la citoyenneté. Cette campagne a surtout été menée dans les régions centrales du pays, et les communautés vivant en périphérie n’ont pas été informées de l’importance de celle-ci. Elles sont alors devenues apatrides, c’est-à-dire dépourvues d’une nationalité légale reconnue par un État.

Mais ça ne s’arrête pas là. En 1980, le Koweït a changé sa loi sur la nationalité. Selon cette nouvelle loi, si un enfant est né au Koweït d’un père apatride, il ne sera pas reconnu comme Koweïtien, même si sa mère est une citoyenne koweïtienne. Aujourd’hui, la population d’apatrides compte environ 100 000 personnes au Koweït qui n’ont, pour l’instant, aucune possibilité de devenir des citoyen·ne·s du Koweït par naturalisation.

On les appelle les Bidun, abrégé du terme bidoon jinsiyya, signifiant « sans nationalité » en arabe.

Un problème qui perdure

À la naissance, les enfants bidun ne reçoivent pas de documents officiels qui confirment leur citoyenneté. Ils naissent donc sans nationalité et n’ont pas de certificat de naissance ou de numéro d’identité civile. Ces documents sont nécessaires pour l’obtention de la « carte de révision  », renouvelable annuellement, qui est l’unique document officiel qui peut confirmer leur identité. C’est comme si tu n’avais ni passeport ni carte d’identité pour prouver ta nationalité.

Un autre problème s’ajoute : celui de l’attribution arbitraire d’une autre nationalité à certains de ces enfants par l’agence qui délivre ces cartes. Cela a créé de la méfiance au sein de la communauté bidun envers ce système. Si un·e Bidun n’a pas cette carte ou ne la renouvelle pas, il ou elle est considéré·e comme un·e « résident·e illégal·e ». En fonction des papiers d’identité qu’ils ou elles possèdent, les Bidun ont plus ou moins de droits, en particulier en ce qui concerne l’accès à l’éducation.

« C’est comme si notre pays ne voulait pas de nous », a déclaré Farida, une jeune fille bidun âgée de 15 ans à un chercheur d’Amnesty International.

Parce qu’ils ou elles sont apatrides, les Bidun rencontrent plus de difficultés socio-économiques que les citoyen·ne·s koweïtien·ne·s.

Discrimination systématique des Bidun

Au Koweït, l’éducation primaire et secondaire est gratuite pour les enfants koweïtiens dont la citoyenneté est reconnue par le gouvernement. Mais les enfants bidun ne bénéficient pas de ce droit comme les enfants koweïtiens et les jeunes bidun rencontrent aussi des obstacles pour aller à l’université, car leurs inscriptions sont strictement limitées par un quota relativement faible.

Les familles bidun, qui pourtant ont moins d’argent que les familles koweïtiennes, sont obligées d’envoyer leurs enfants dans des écoles privées payantes, où, bien qu’elles soient payantes, les conditions d’enseignement sont souvent mauvaises. Certaines familles ne peuvent pas envoyer leurs enfants dans ces écoles, faute d’argent. Ces enfants se retrouvent privés de leur droit à une éducation gratuite, de qualité et sans discrimination. Cinq familles interrogées par Amnesty International ont déclaré qu’au moins un de leurs membres n’avait pas reçu d’éducation, faute d’argent ou de papiers d’identité.

Le Koweït traite la communauté bidun de manière discriminatoire, en ne leur donnant pas les mêmes droits qu’aux citoyen·ne·s koweïtien·ne·s. Cette discrimination va à l’encontre des engagements internationaux du Koweït, notamment de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1969), de la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement (1963), de la Convention relative aux droits de l’enfant (1989), et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1976).

Il faut garantir au Koweït une éducation égale et de qualité à tous les enfants.

Signe cette pétition pour demander l’accès universel et gratuit pour les enfants bidun à l’éducation primaire et secondaire, ainsi que la fin de l’apatridie et de la discrimination de cette communauté !

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