Hassan A. Kodi, Kuwa Shamal A. Zumam, Petr Jezek et Abdulmonem Abdumawla sont en cours de jugement à Khartoum, la capitale soudanaise, pour diverses charges liées à l’exercice pacifique de leurs droits aux libertés d’expression, d’association et de religion. Ils ont été arrêtés en décembre 2015 par le Service national de la sûreté et du renseignement et inculpés en mai et août 2016.
Hassan A. Kodi, Kuwa Shamal A. Zumam, Petr Jezek et Abdulmonem Abdumawla ont été arrêtés en décembre 2015 par le Service national de la sûreté et du renseignement. Kuwa Shamal A. Zumam a été libéré le 21 décembre 2015 à condition de se présenter chaque jour au Service national de la sûreté et du renseignement. Hassan A. Kodi, Kuwa Shamal A. Zumam et Petr Jezek ont été inculpés le 18 mai 2016. Kuwa Shamal A. Zumam a été de nouveau arrêté le 24 mai et détenu dans les locaux du Service national de la sûreté et du renseignement à Khartoum, aux côtés des trois autres.
En août, les quatre hommes cités ont été transférés du centre de détention du Service national de la sûreté et du renseignement, à Khartoum-Nord, à la prison d’Al Huda, à Omdourman. Abdulmonem Abdumawla a été inculpé le 5 août, après son transfert à la prison d’Al Huda.
Hassan A. Kodi et Kuwa Shamal A. Zumam sont des pasteurs de l’Église soudanaise du Christ. Petr Jezek est un journaliste et missionnaire de nationalité tchèque. Abdulmonem Abdumawla est étudiant de troisième cycle en ingénierie à l’université de Khartoum et défenseur des droits humains.
Hassan A. Kodi et Kuwa Shamal A. Zumam ont été inculpés, en vertu du Code pénal de 1991, d’« incitation à la haine entre ou contre des groupes spirituels », de « publication de fausses informations » et de « collusion dans le cadre d’une association de malfaiteurs ». Petr Jazek a été inculpé d’infractions passibles de la peine capitale, notamment de « guerre contre l’État » et d’« espionnage ». Abdelmonem Abdulmawla, quant à lui, a été inculpé de « collusion dans le cadre d’une association de malfaiteurs ».
Leur procès s’est ouvert en août mais les audiences ont été ajournées à plusieurs reprises. La prochaine aura lieu le 21 novembre. Selon l’avocat de la défense, l’arrestation, la détention et le procès des quatre hommes concernés reposent sur la présomption qu’ils tentent d’encourager des musulmans à se convertir au christianisme et sur le fait qu’ils ont dénoncé publiquement les mauvais traitements infligés aux chrétiens au Soudan. Amnesty International estime que les charges retenues contre eux découlent uniquement du fait qu’ils ont exercé, pourtant pacifiquement, leurs droits et les considère comme des prisonniers d’opinion.