Écrire Un écrivain omanais a été arrêté et est toujours en détention

L’écrivain, journaliste et militant des droits humains omanais, Sulaiman al Mamari, est en détention depuis le 28 avril. Il n’a pas été autorisé à s’entretenir avec un avocat ni avec sa famille. Il semble qu’il s’agisse d’un prisonnier d’opinion, détenu pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.

L’écrivain, journaliste et militant des droits humains, Sulaiman al Mamari, 42 ans, a été arrêté le 28 avril vers 12 h 30 par les services de la sécurité intérieure omanais, après avoir été convoqué par téléphone et sommé de se présenter immédiatement à la section spéciale de la police (al Qism al Khas), dans le quartier de Qurum à Mascate, la capitale. Depuis lors, il n’a pas eu la possibilité d’entrer en contact avec un avocat ou sa famille.

L’arrestation de Sulaiman al Mamari semble être liée à ses récentes activités en ligne, puisqu’il demandait, avec d’autres écrivains, la libération immédiate de son ami et collègue, Abdullah Habib, un poète et critique de cinéma qui avait été arrêté le 15 avril à la suite de la publication de commentaires pacifiques sur Facebook. Abdullah Habib a été libéré sans inculpation le 4 mai.

Oman impose des restrictions arbitraires au droit à la liberté d’expression et, depuis quelques années, de nombreux militants pacifiques, détracteurs du gouvernement et autres, notamment des écrivains et des intellectuels, sont arrêtés et détenus, souvent pour trouble à l’ordre public ou au titre de dispositions du Code pénal formulées en termes vagues et érigeant en infraction l’outrage au Sultan. Ils sont souvent détenus durant plusieurs jours avant d’être remis en liberté.

Sulaiman al Mamari a occupé de nombreux postes à haute responsabilité, notamment celui de président de la Société omanaise des écrivains, et il est actuellement à la tête de l’unité chargée de la culture à Radio Oman. Il a publié plusieurs recueils de nouvelles et son travail a été bien accueilli, tant à Oman que dans le reste de la région. Il a remporté le prix Yusuf Idris récompensant les auteurs de nouvelles en 2007 et a été élu écrivain omanais le plus populaire lors du 19e Salon international du livre de Mascate en 2014. Son roman de 2013 a été très apprécié à travers le monde arabe.

Sulaiman al Mamari a participé aux manifestations qui ont eu lieu à Oman en janvier et février 2011, dans le sillage des soulèvements populaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et qui ont abouti à plusieurs réformes.

En mars 2016, à la suite d’un rapport des Nations unies, l’Examen périodique universel (EPU), sur la situation des droits humains dans le pays, le gouvernement omanais a rejeté les recommandations visant à garantir le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion, notamment une recommandation visant à soutenir les organisations de la société civile. Oman a partiellement accepté les recommandations visant à réviser la législation actuelle, qui ne protège pas le droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association.

Amnesty International a recueilli des informations sur des cas de maintien prolongé en détention arbitraire et au secret observés à Oman entre 2013 et 2015. Des cas de torture et d’autres mauvais traitements infligés par des agents de la sûreté de l’État à des détenus ont également été signalés.

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