Tep Vanny a été libérée ce 20 août 2018 à la faveur d’une grâce royale.
Tep Vanny, une militante du droit au logement, défenseure des droits humains et représentante de sa communauté a été arrêtée le 16 août 2016 et elle est détenue depuis lors. En moins d’un an, elle a fait l’objet de trois procédures judiciaires distinctes et une autre instruction est en cours. Les autorités cambodgiennes ont déployé des efforts extraordinaires pour faire en sorte de prolonger sa détention et envoient, de ce fait, un message inquiétant à d’autres militant(e)s et défenseur(e)s des droits humains. Tep Vanny est une prisonnière d’opinion, incarcérée pour avoir uniquement exercé ses droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.
Depuis près de 10 ans, Tep Vanny défend le droit au logement de sa communauté dans l’ancienne région du lac Boeung Kak, située dans le centre de Phnom Penh, la capitale du Cambodge. Malgré les protestations et les préoccupations exprimées par la communauté internationale, des milliers de familles ont été expulsées de force de la zone, pour permettre la construction d’un projet d’urbanisme touristique après qu’une entreprise privée a obtenu un bail de 99 ans sur la région du lac et les terres environnantes. Le lac est maintenant entièrement comblé avec du sable, mais le projet d’urbanisme de la zone a connu peu de développements.
Tep Vanny a également soutenu des militants d’autres communautés qui ont été expulsées de force ou qui risquent d’être expulsées de leurs maisons et de leurs terres à Phnom Penh. Elle est ainsi devenue un symbole du militantisme pacifique au Cambodge. Avec ses collègues militants, dont beaucoup sont des femmes, elle a été la cible des autorités et a fait l’objet de harcèlements, de passages à tabac, d’arrestations arbitraires et d’emprisonnement durant de brèves périodes. Malgré tous ces obstacles, Tep Vanny fait preuve d’une détermination inébranlable et mène un combat infatigable pour la justice.