Le prisonnier d’opinion et défenseur des droits humains Arash Sadeghi est torturé par des pasdaran (gardiens de la révolution), qui l’empêchent actuellement de bénéficier de soins médicaux d’urgence. Il souffre de problèmes respiratoires et d’un ulcère à l’estomac, qui a provoqué une hémorragie interne, des douleurs abdominales et des complications digestives.
Les pasdaran (gardiens de la révolution) empêchent le défenseur des droits humains Arash Sadeghi, gravement malade, de bénéficier de soins médicaux d’urgence à l’extérieur de la prison d’Evin, en Iran. Selon les médecins, il faut que cet homme soit hospitalisé sur une longue période afin qu’il puisse se rétablir car son état de santé s’est fortement dégradé pendant sa dernière grève de la faim et s’est encore aggravé faute d’accès à des soins médicaux.
Il souffre de problèmes néphrétiques et respiratoires sévères. Il présente également un ulcère à l’estomac, qui a provoqué une hémorragie interne, des douleurs abdominales et des complications digestives, ce qui l’empêche d’ingérer des aliments solides. Le parquet de Téhéran a indiqué à sa famille, début février, qu’il avait autorisé son transfert dans un hôpital situé à l’extérieur de la prison mais que les pasdaran s’y opposaient. En pareilles circonstances, la privation de soins médicaux s’apparente à un acte de torture.
Arash Sadeghi est puni pour avoir observé une grève de la faim de 72 jours entre octobre 2016 et janvier 2017 afin de protester contre l’incarcération de son épouse, Golrokh Ebrahimi Iraee, qui est aussi une défenseure des droits humains. Celle-ci a été condamnée à six ans d’emprisonnement pour plusieurs charges, parmi lesquelles l’« outrage aux valeurs sacrées de l’islam » parce qu’elle avait écrit un texte de fiction jamais publié sur la pratique de la lapidation. La grève de la faim d’Arash Sadeghi a suscité une mobilisation du grand public et, sous la pression, les autorités ont finalement accordé une permission à Golrokh Ebrahimi Iraee.
Cependant, lorsqu’Arash Sadeghi a mis un terme à son action et que l’attention des médias a diminué, les pasdaran ont pris des mesures punitives. Tout d’abord, ils ont conditionné son accès à des soins médicaux au retour de son épouse en prison. Ensuite, ils ont fait obstruction au réexamen de l’affaire de ce couple par la Cour suprême en empêchant la transmission des pièces du dossier qui se trouvaient au tribunal révolutionnaire de Téhéran. Enfin, le 22 février, ils ont de nouveau arrêté Golrokh Ebrahimi Iraee et l’ont renvoyée à la prison d’Evin, bien que les autorités aient promis de prolonger sa permission jusqu’à ce que l’affaire ait été réexaminée. Trois jours plus tard, Arash Sadeghi a été transféré dans la section 350 de la prison d’Evin, où les prisonniers politiques ont des contacts limités avec le monde extérieur et ne sont autorisés à passer que de brefs appels téléphoniques une fois par semaine. Les autorités n’ont pas permis au couple de se retrouver depuis des mois.