Écrire Un militant emprisonné pour un message sur facebook

Le militant pacifique kachin Patrick Kum Jaa Lee a été condamné à six mois d’emprisonnement au Myanmar pour avoir publié un message critiquant l’armée sur Facebook. Il est à craindre qu’il ne reçoive pas les soins médicaux spécialisés dont il a besoin. Cet homme est un prisonnier d’opinion qui doit être libéré immédiatement et sans condition.

Le 14 octobre 2015, Patrick Kum Jaa Lee a été arrêté chez lui, sans mandat, parce qu’il avait partagé sur Facebook une image montrant une personne inconnue piétiner une photo du commandant en chef des armées du Myanmar, le général Min Aung Hlain, avec pour légende : « Ne partagez pas cette publication, vous seriez arrêté. » Le 22 janvier 2016, le tribunal du district de Hlaing à Yangon a invoqué l’article 66(d) de la Loi de 2013 sur les télécommunications pour le condamner à six mois de prison pour avoir « extorqué, contraint, restreint à tort, diffamé, importuné, influencé de façon illégitime ou menacé toute personne en utilisant un réseau de télécommunications ».

Cet homme se trouve en soins intensifs à l’hôpital de la prison d’Insein, où il a été admis le 27 octobre dernier. Il a eu une petite attaque en juin 2014 et souffre d’hypertension, de gastro-entérite et d’asthme chronique. Sa famille, qui est autorisée à lui rendre visite, craint que les médecins ne lui prodiguent pas les traitements médicaux adaptés.

Amnesty International a publié un communiqué de presse après la condamnation de Patrick Kum Jaa Lee
(https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/myanmar-prisoner-amnesty-marred-by-outrageous-jailing-of-activist-for-facebook-post/).
Si la pénétration d’Internet demeure très faible au Myanmar, Facebook est largement utilisé par les internautes, notamment les défenseurs des droits humains, les représentants du gouvernement et les agences de presse.
Le 28 décembre dernier, Chaw Sandi Tun, également appelée Chit Tha Mee, a été sanctionnée de six mois de prison au titre de l’article 66(d) de la Loi sur les télécommunications, en raison d’un message qu’elle avait publiée sur Facebook critiquant l’armée du Myanmar. Elle est actuellement détenue à la prison de Maubin, dans la région d’Ayeyarwady. Il s’agit d’une prisonnière d’opinion qui doit être libérée immédiatement et sans condition (voir
https://www.amnesty.org/fr/documents/asa16/3134/2016/fr/). Amnesty International a également connaissance d’au moins deux autres personnes détenues sur la base d’accusations analogues pour des messages publiés sur Facebook.

L’organisation est vivement préoccupée par ces affaires, qui pourraient ouvrir la voie à une plus forte répression de la liberté d’expression en ligne.
Les autorités du Myanmar continuent d’arrêter et d’emprisonner des militants et des défenseurs des droits humains exerçant simplement de manière pacifique leur droit à la liberté d’expression, garanti par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Amnesty International est inquiète face aux diverses lois du Myanmar qui restreignent les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

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