En septembre 2007, Amnesty International a écrit au ministère de la Justice des Etats-Unis pour lui faire part de sa préoccupation quant aux affirmations selon lesquelles les charges retenues contre six lycéens de Jena, en Louisiane, étaient symptomatiques de la manière différente de traiter les noirs et les blancs dans cette ville. Ces jeunes gens (connus comme les Six de Jena) ont été inculpés à la suite d’une bagarre en décembre 2006, au cours de laquelle Justin Barker, un élève blanc, aurait été agressé. Justin Barker est sorti de l’hôpital quelques heures après y avoir été admis pour y faire soigner ses blessures. L’altercation avec Justin Barker s’est déroulée dans un climat de tension raciale après un incident survenu en août 2006 lorsque des lycéens blancs ont accroché trois cordes de pendu à un arbre de l’enceinte du lycée de Jena, le lendemain du jour où des élèves noirs s’étaient assis sous cet arbre, endroit de l’école traditionnellement réservé aux blancs.
Âgé de seize ans au moment des faits , Mychal Bell a été jugé et reconnu coupable par un tribunal pour adultes de coups et blessures aggravés, infraction passible d’une peine maximale de quinze ans d’emprisonnement.
Derniers développements
En décembre 2007, Mychal Bell a accepté une reconnaissance de culpabilité en échange de l’abandon de charges plus graves qui pesaient sur lui. Il a accepté de payer une certaine somme d’argent à la victime, Justin Barker, et de payer les frais de justice. Il a aussi accepté de témoigner contre les cinq autres accusés au cours du procès qui se tient actuellement. Il a déjà passé 10 mois d’enfermement dans un établissement pour mineurs et pourrait être libéré très prochainement.
D’après certains médias, les autorités fédérales auraient reconnu que le fait d’avoir accroché trois cordes de pendu à un arbre de l’enceinte du lycée de Jena où des élèves noirs s’étaient assis constitue un hate crime ou crime de haine raciale mais que ces autorités n’allaient pas poursuivre les auteurs des faits en raison de leur qualité de mineurs d’âge. Le Ministère de la Justice est cependant en train de rassembler des éléments qui devraient apporter une réponse à la question de savoir si le système judiciaire en Louisiane est ‘raciste’ et pratique l’inégalité de traitement en fonction de la couleur de la peau.
Amnesty International va suivre l’évolution de l’enquête du Ministère de la Justice sur l’application de la justice en Louisiane.
Merci à tous ceux et toutes celles qui ont participé à cette action. Aucune autre action n’est requise pour l’instant.