En mars 2020, les autorités françaises ont déclaré l’état d’urgence sanitaire, et adopté diverses mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Parmi celles-ci, des restrictions des droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté de circulation ont été observées, parfois de manière disproportionnée. Elles s’inscrivent dans la continuité d’un recours par les autorités françaises au droit pénal comme arme pour réprimer les manifestations pacifiques.
Le mouvement des gilets jaunes : des revendications pour la justice sociale, économique et fiscale
Le 17 novembre 2018, près de 300 000 personnes descendaient dans les rues dans toute la France, marquant la naissance du mouvement des “gilets jaunes”. Des dizaines de manifestations ont eu lieu durant les deux dernières années, avec des revendications s’étendant de la montée du prix des carburants à l’inaction du gouvernement face à la crise climatique, en passant par la réforme du système de retraite. Au-delà du mouvement, des millions de personnes sont descendues dans les rues pour s’opposer aux politiques gouvernementales, et exiger la justice sociale, économique et fiscale. Face aux mobilisations, la réponse disproportionnée et répressive des autorités françaises
La réponse des autorités françaises face à la montée de ces mobilisations est problématique. En effet, les forces de l’ordre et les autorités chargées des poursuites ont fait usage du droit pénal comme d’une arme, et ont eu recours à des lois larges et abusives contre les manifestant·e·s. Des milliers de personnes ont été arrêtées, poursuivies, condamnées à des amandes et à de nombreuses autres restrictions pour des raisons absurdes ou sur des bases peu solides.
Selon les statistiques officielles, près de 5 000 personnes ont été blessées lors des manifestations des gilets jaunes : 1 944 agents de la force publique, et 2 945 manifestant·e·s. Certain·e·s ont commis des actes de violences pour lesquels ils (…)
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