Défenseur équato-guinéen des droits humains, Anacleto Micha Ndong est actif sur les réseaux sociaux et membre de la plateforme civique La Guinée équatoriale, c’est aussi la nôtre. Il privilégie la contestation pacifique et le dialogue politique dans le pays.
Ce n’est pas la première fois qu’Anacleto Micha Ndong est détenu arbitrairement. En septembre 2022, il a été interpellé après que la police a assiégé le bureau du parti politique Citoyens pour l’innovation (CI), à Malabo. Des dizaines de partisans des Citoyens pour l’innovation, arrêtés en même temps que lui, ont été déclarés coupables et condamnés à des peines comprises entre neuf et 29 ans de prison.
Anacleto Micha Ndong a tout d’abord fait l’objet des mêmes accusations liées à ce même événement, alors qu’il a été arrêté quatre jours avant les autres, lorsqu’il s’était rendu au bureau pour voir si les partisans assiégés avaient besoin d’aide. Ces accusations ont par la suite été muées en « outrage à l’autorité » et son dossier a été transféré à un tribunal de droit commun. Le 19 mai 2023, il a été condamné à une peine de six mois d’emprisonnement, assortie d’une amende de 100 000 francs CFA (environ 150 euros). Il a été remis en liberté le 23 juin 2023, au bout de neuf mois de détention.
En juillet 2023, quelques semaines après sa remise en liberté, il a déposé plainte contre un membre de la gendarmerie travaillant à la prison de Black Beach, l’accusant de l’avoir torturé durant sa détention. Ce gendarme a réagi en janvier 2024 en portant lui-même plainte contre Anacleto Micha Ndong pour outrage et calomnie. L’affaire est toujours en instance devant le tribunal national, mais le 8 février 2024, le tribunal d’instruction nº 3 de Malabo a répondu à la plainte du gendarme et a émis une décision de justice ordonnant la détention préventive d’Anacleto Micha Ndong à Black Beach. À ce jour, ses allégations n’ont toujours pas fait l’objet de quelconques investigations.
Des témoins de son arrestation le 26 janvier 2024 l’ont décrite comme très violente. Les gendarmes l’ont frappé, auraient plongé sa tête dans un seau d’eau et déchiré sa chemise devant ses enfants, qui hurlaient de panique.