Emirats arabes unis. Les défenseurs détenus injustement doivent être libérés avant la COP28 à Dubaï

Tandis que la communauté internationale tourne son regard vers les Émirats arabes unis, qui accueilleront la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP28), il est important de rappeler les politiques et pratiques répressives et régressives des autorités émiriennes, mais aussi leur bilan médiocre en matière de climat. Depuis des décennies, les Émirats arabes unis réduisent au silence les voix critiques et étouffent la dissidence au point que le pays ne compte plus aujourd’hui de société civile indépendante.

Derrière la luxueuse façade, une réalité sordide

Les Émirats arabes unis ont fourni des efforts considérables pour donner d’eux l’image d’un pays tourné vers l’avenir et désireux de s’attaquer aux défis internationaux, afin de détourner l’attention de la situation désastreuse en termes de droits humains sur place et de leur volonté d’augmenter massivement leur production d’énergies fossiles, ce qui alimentera le dérèglement climatique et nuira aux droits humains à travers le monde.

Mais de nombreuses personnes sont en danger dans ce pays où leurs droits ne sont pas respectés. Les personnes qui osent critiquer le gouvernement, le pays et/ou ses dirigeants, les activistes, journalistes et autres membres de la société civile risquent tout bonnement la prison. Les travailleur·euses migrant·es, qui représentent pourtant 88 % de la population des Émirats arabes unis, ne disposent d’aucune protection juridique et sociale, et se voient régulièrement exploité·es. Quant aux représentations LGBTQIA+, elles sont tout simplement interdites et la loi prévoit une peine de six mois à trois ans d’emprisonnement pour quiconque aurait une relation sexuelle consentie avec une personne du même sexe.

Des dizaines de défenseurs en prison pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et d’association

Depuis 2011, des dizaines de personnes ont été placées en détention pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et d’association. En 2012, le procès collectif et d’une iniquité flagrante des « 94 Émiriens » a abouti à la condamnation de 63 d’entre eux à des peines d’emprisonnement allant de 7 à 10 ans, alors que ces personnes ne faisaient que réclamer des réformes et la démocratie. À l’heure actuelle, au moins 55 de ces hommes sont toujours détenus arbitrairement, plusieurs mois ou années après la fin de leur peine.

En mars 2017, Ahmed Mansoor, l’un des plus éminents défenseur·es des droits humains et le dernier homme à critiquer ouvertement et librement les autorités depuis les Émirats, a été arrêté puis condamné à 10 ans de prison.

Aujourd’hui, nous dénombrons au moins 26 prisonniers d’opinion aux Émirats arabes unis, dont 24 font partie des « 94 Émiriens ».

Pas de justice climatique sans droits humains

Les débats sur l’action pour le climat à la COP28 revêtent une importance capitale pour défendre les droits fondamentaux et promouvoir la justice climatique. Nous appelons à sortir pleinement, rapidement et équitablement des énergies fossiles, et à garantir un espace civique ouvert lors des réunions sur le climat.

Appelez les Émirats arabes unis à libérer les prisonniers d’opinion et toutes les autres personnes détenues arbitrairement dans le pays, afin de garantir que la COP28 offre à tous et toutes, Émirien·nes ou d’autres nationalités, un environnement sûr pour exprimer leurs opinions, ce qui est essentiel pour obtenir une issue favorable pour toute l’humanité.

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Des expos pour les écoles

Amnesty International met à la disposition des écoles, sous forme de prêt, cinq expositions pour sensibiliser les élèves aux droits humains.

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