Alexeï Navalny est un homme politique russe et un activiste anti-corruption. Il est l’un des plus éminents critiques des autorités russes. En 2011, il a fondé la Fondation anti-corruption (connue sous le nom de FBK en russe), qui a depuis mené des enquêtes et publié de nombreux rapports alléguant et documentant la corruption parmi les hauts fonctionnaires, les hommes politiques et les hommes d’affaires russes.
Alexeï Navalny ciblé depuis plusieurs années
En 2014, Alexeï Navalny et son frère Oleg Navalny ont tous deux été reconnus coupables de fraude pour des raisons politiques. Oleg Navalny a été condamné à trois ans et demi d’emprisonnement. Alexeï Navalny a été condamné à une peine de trois ans et six mois d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une mise à l’épreuve.
En août 2020, il a survécu de justesse à ce qui a depuis été confirmé comme un empoisonnement, alors qu’il se rendait à Moscou. Toujours dans le coma, il avait été transféré à Berlin, en Allemagne, pour y être soigné et a été libéré de l’hôpital fin septembre pour poursuivre sa réadaptation.
Des experts en Allemagne et dans plusieurs autres pays ont conclu qu’Alexeï Navalny avait été empoisonné avec l’agent neurotoxique Novichok, considéré comme une arme chimique par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Malgré cela et malgré les tentatives incessantes des représentants d’Alexeï Navalny pour faire ouvrir une enquête criminelle sur son empoisonnement présumé, les autorités russes ont toujours refusé de le faire.
Le 14 décembre, le groupe d’enquête indépendant Bellingcat, en coopération avec plusieurs médias, a publié des preuves qu’un groupe d’agents du Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie ayant une formation en médecine et en chimie suivait Alexeï Navalny depuis des années au cours de ses voyages, y compris lors de son dernier voyage à Tomsk, et a allégué qu’ils étaient responsables de son empoisonnement. Vladimir Poutine a admis plus tard que le FSB avait "gardé un oeil" sur Alexeï Navalny mais a rejeté les accusations de tentative de meurtre sur l’homme politique.
Une arrestation et une détention de Navalny totalement arbitraire
Quelques jours après la publication de l’enquête Bellingcat, une nouvelle procédure pénale a été ouverte contre Alexeï Navalny, l’accusant d’avoir "détourné" les dons de ses partisans. Le 28 décembre, deux jours avant la fin de sa période de probation, le Service Pénal Fédéral a averti Alexeï Navalny qu’il violait les conditions en ne se présentant pas aux autorités pénitentiaires et a demandé son arrestation et le remplacement de sa période de probation par une véritable peine de prison de trois ans et demi.
Le 13 janvier, Alexeï Navalny a annoncé qu’il reviendrait à Moscou le 17 janvier malgré le risque d’être arrêté. Le 17 janvier, la police anti-émeute a arrêté des dizaines de ses partisans, rassemblés à l’aéroport Vnukovo de Moscou pour l’accueillir.
Accusé par les autorités de ne pas s’être présenté à son agent de probation alors qu’il recevait un traitement salvateur en Allemagne, un tribunal de Moscou a décidé d’emprisonner Alexeï Navalny pendant deux ans et huit mois (peine réduite de deux mois par la suite) pour "violation des conditions d’une peine avec sursis".
DES CONDITIONS DE DÉTENTION INADÉQUATES ET UN REFUS CONTINU DE LE LIBÉRER
Alexeï Navalny a souffert de graves problèmes de santé en prison. Les médecins de la prison lui ont diagnostiqué une double hernie dans la colonne vertébrale. Son état pourrait être encore compliqué par les séquelles de son empoisonnement. Pendant des mois, les autorités ont refusé de lui fournir une assistance médicale adéquate ainsi que de lui donner accès à un médecin de son choix.
Le 22 mars 2022, le tribunal du district de Lefortovo à Moscou a rendu son jugement lors d’une audience qui s’est tenue dans l’enceinte de la colonie pénitentiaire IK-2 à Pokrov, dans l’oblast de Vladimir, où Alexeï Navalny purge sa précédente condamnation arbitraire à deux ans et demi de prison. Le tribunal l’a déclaré coupable de « fraude à particulièrement grande échelle » et d’« outrage à magistrat ». L’homme politique est accusé d’avoir détourné environ 25 000 dollars américains en dons des organisations qu’il a fondées.
Amnesty International a analysé son dossier et a conclu que les poursuites intentées à son encontre étaient motivées par des considérations politiques et fondées sur l’application arbitraire de la loi qui l’a criminalisé à tort.
Les autorités russes refusent toujours de le libérer malgré le caractère illégal de sa détention et la décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sa libération immédiate.
Signez la pétition maintenant et exhortez le président Vladimir Poutine à user de son autorité pour s’assurer de la libération immédiate et sans condition d’Alexeï Navalny. Dites-lui de mettre fin à l’intimidation et à la persécution d’Alexei Navalny et de toutes les autres voix critiques du gouvernement.