Le Iuventa 10 est un groupe de sauveteurs volontaires constitué par des capitaines, des ambulanciers, des pompiers, des étudiant·e·s, un astrophysicien et des développeurs informatiques. Ils ont fait le choix de témoigner, de rendre compte de la catastrophe humanitaire en cours en Méditerranée, et d’utiliser leurs aptitudes respectives pour sauver des vies. Aujourd’hui, ils risquent vingt ans de prison en Italie, pour avoir secouru plus de 14 000 personnes de la noyade.
La condamnation du navire Iuventa 10 : symbole de la criminalisation des sauvetages en mer
Les opérations humanitaires de Iuventa 10 consistent à porter secours à des personnes en danger. Leur travail est pourtant criminalisé, puisque les membres de l’équipage risquent jusqu’à vingt ans de prison, pour des accusations infondées de “trafic d’êtres humains”.
En outre, leur cas n’est pas isolé, et à travers l’Europe, les citoyen·ne·s se montrant solidaires envers les réfugié·e·s et migrant·e·s ont été la cible de menaces, de calomnies, de tentatives d’intimidation, de harcèlement voire parfois même de condamnations. Les lois de lutte contre le trafic de migrants ont parfois été utilisées abusivement et à mauvais escient pour ériger en infraction la défense des droits humains et punir les actes de solidarité. En Méditerranée, devenue “véritable fosse commune”, une catastrophe humanitaire insoutenable
Le nombre d’arrivées de personnes en Italie par la Méditerranée centrale a chuté ces dernières années, du fait des manoeuvres de l’Europe consistant à déléguer à la Libye le contrôle des frontières. De plus, la réduction des ressources allouées en matière de sauvetage a entraîné une hausse du taux de mortalité en 2018 et 2019. Depuis 2016, plus de 50 000 hommes, femmes et enfants ont été intercepté·e·s en mer par les garde-côtes libyens, puis renvoyés en Libye, exposé·e·s aux arrestations arbitraires, à des actes de torture, d’extorsion ou encore de viol.
“Nous ne (…)
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