Les accusations d’« offense à des croyances reigieuses » participent à une stratégie d’intimidation des militants
14 femmes violemment attaquées
La marche du Jour de l’Indépendance à Varsovie est un événement annuel qui attire notamment des groupes d’extrême droite et nationalistes. Le 11 novembre 2017, la marche a été le théâtre de violents affrontements. Alors que plusieurs manifestant·e·s lançaient des fusées éclairantes et des pétards et arboraient des slogans xénophobes tels que "La Pologne blanche" et "L’Europe sera blanche ou déserte", 14 femmes courageuses ont décidé de s’indigner et de s’élever contre ces effusions de haine.
Elles ont apporté à la marche une banderole disant « Stop au fascisme ». Quelques minutes après l’avoir brandie, elles ont été attaquées. Leur manifestation pacifique contre la haine a déclenché la fureur de certain·e·s participant·e·s au défilé, qui les ont battues, leur occasionnant des blessures, des contusions et des coupures. Des images vidéo révèlent ces violences, montrant des personnes donnant des coups de pied, crachant et criant sur ces femmes. L’une d’entre elles a perdu connaissance et a eu besoin d’assistance médicale.
« Ils ont d’abord arraché notre banderole, puis ils ont commencé à déchirer nos vêtements et à nous donner des coups de pied. J’ai reçu plusieurs coups de pied dans le dos » témoigne Elzbieta, l’une des militantes.
... et condamnées pour avoir exprimé leur opinion pacifiquement
La police ne les a pas protégées lors des agressions. Pire encore, en 2018, les autorités ont décidé de clore l’enquête sur l’agression contre ces femmes avec une justification absurde. Pour couronner le tout, les militantes ont été accusées et reconnues coupables d’« obstruction à un rassemblement licite » et condamnées à payer une amende et des frais de justice, bien qu’elles aient exprimé leur opinion pacifiquement. Ces mesures injustes prises par les autorités sont profondément préoccupantes. Les amendes, les poursuites judiciaires et l’absence de protection de la part de la police ont un effet dissuasif sur quiconque souhaite exprimer librement son opinion ou critiquer le gouvernement. Ce climat constitue une menace directe à la liberté d’expression et de réunion pacifique dans le pays.
Aidez-les à obtenir justice et à défendre leurs droits
Les 14 femmes ont fait appel de la décision du procureur de clore l’enquête sur leur cas, afin de revendiquer leur liberté d’expression et de réunion pacifique. La décision sera rendue 24 octobre.
Ajoutez votre voix à leur lutte pour une Pologne juste et équitable, où chacun peut exprimer son opinion et protester pacifiquement. Dites aux ministres de la Justice et de l’Intérieur de veiller à ce que ces 14 femmes ne soient pas punies pour avoir manifesté pacifiquement et à ce que leurs agresseurs soient traduits en justice.