Belgique, Des milliers de clés à l’ambassade d’Arabie saoudite pour exiger la libération de Raif Badawi

Raif Badawi clés

Ce vendredi 8 janvier, à la veille du 6e anniversaire de la première séance de flagellation subie par Raif Badawi, six militant·e·s (en référence à l’anniversaire prémentionné) d’Amnesty International se sont rassemblé·e·s devant l’ambassade d’Arabie saoudite, à Bruxelles, pour exiger la libération du blogueur et prisonnier d’opinion saoudien. Placé·e·s devant une structure supportant des centaines de clés et surmontée d’une bannière comportant ce message : « Hey Saudi Arabia, have you lost the key to free Raif Badawi ? » (Hé l’Arabie saoudite, avez-vous perdu la clé pour libérer Raif Badawi ?), chacun·e d’eux·elles présentait un lourd anneau rempli de dizaines de clés.

« Raif Badawi a été condamné à une peine cruelle et injuste pour une simple raison : avoir déplu aux autorités saoudiennes en faisant usage du droit à la liberté d’expression. Emprisonné depuis plus de huit ans, il n’aurait jamais dû passer un seul jour en détention, laquelle se poursuit de façon tout à fait scandaleuse, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Afin de dénoncer ce drame, nous avons collecté grâce à la mobilisation de nos groupes locaux quelque 11 800 clés à Bruxelles et en Wallonie, qui nous servent à questionner ironiquement l’Arabie saoudite sur le maintien en détention de Raif Badawi : s’il n’est toujours pas sorti de prison, c’est que vous devez avoir perdu la clé... »

À cette occasion, les militant·e·s ont remis à l’ambassade d’Arabie saoudite une enveloppe contenant une première clé. Ce geste symbolique marque le début d’une série d’envois postaux quotidiens répétant cette opération, qui ne cessera que lorsque Raif Badawi aura été libéré.

« Raif Badawi a été condamné à une peine cruelle et injuste pour une simple raison : avoir déplu aux autorités saoudiennes en faisant usage du droit à la liberté d’expression. Emprisonné depuis plus de huit ans, il n’aurait jamais dû passer un seul jour en détention, laquelle se poursuit de façon tout à fait scandaleuse. Afin de dénoncer ce drame, nous avons collecté grâce à la mobilisation de nos groupes locaux quelque 11 800 clés à Bruxelles et en Wallonie, qui nous servent à questionner ironiquement l’Arabie saoudite sur le maintien en détention de Raif Badawi : s’il n’est toujours pas sorti de prison, c’est que vous devez avoir perdu la clé... »

Condamné le 7 mai 2014 par le tribunal pénal de Djedda à 10 ans d’emprisonnement, 1 000 coups de fouet et une amende d’un million de riyals saoudiens (soit presque 230 000 euros) pour avoir créé le site internet Libérez les libéraux saoudiens, et « insulté l’islam », Raif Badawi a reçu le 9 janvier 2015 les 50 premiers coups prévus par la sentence devant la mosquée al Jafali à Djedda. Depuis cette date, les flagellations ont à chaque fois été reportées, pour raison médicale d’abord, pour des raisons non communiquées ensuite. Cependant, Raif Badawi vit sous la menace constante de la reprise des séances de flagellation.

« Depuis la cruelle condamnation de Raif, Amnesty International s’est largement mobilisée pour exiger sa libération, ainsi que l’annulation de sa condamnation, particulièrement nos groupes locaux à Bruxelles et en Wallonie. Grâce à eux, le blogueur a bénéficié d’un soutien et d’une visibilité exceptionnels, par le biais notamment de gestes symboliques forts posés par plusieurs communes, comme la plantation d’arbres en son honneur, précise Philippe Hensmans. Par ailleurs, Raif a été à deux reprises l’un des cas mis en avant par le Marathon des lettres, la plus grande campagne mondiale en faveur de personnes dont les droits humains sont bafoués. Cela nous a permis de récolter à l’échelle belge des dizaines de milliers de lettres et de signatures en sa faveur. »

Complément d’information

Les autorités saoudiennes se livrent à une répression intense des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion, notamment en ce qui concerne l’expression des opinions en ligne. Ainsi, des détracteurs du gouvernement, des défenseur·e·s des droits humains – et notamment des droits des femmes –, des membres de la minorité chiite et des proches de militant·e·s sont harcelé·e·s, placé·e·s arbitrairement en détention et poursuivi·e·s en justice.

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