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Quand la langue du bourreau fourche : quels euphémismes !

Euphémisme : adoucissement d’un mot ou d’une expression qui pourrait choquer par sa brutalité ou sa vigueur

question = torture
mettre à table = priver de nourriture
téléphone ou cloche = supplice par le son
sous-marin ou baignoire = noyade
entonnoir = gavage
cave aux roses = fosse à serpents
boîte à friandises = appareil de torture à l’électricité
perchoir du perroquet, banane, grenouille, avion, poulet rôti = positions extrêmement douloureuses

Causes et effets de l’usage des euphémismes :
 ne pas oser admettre nommément le fait,
 perversité du bourreau qui domine la victime en employant un vocabulaire qui lui appartient exclusivement, ce qui terrorise davantage ceux et celles qui sont menacés de souffrir,
 appliquer un terme usuel à une posture extrêmement pénible, c’est nier la souffrance de la victime afin de mieux s’en détacher et de ne pas se sentir responsable de ses actes, c’est banaliser la souffrance de l’autre pour s’en protéger.

(cfr. Thibodeau, La disgrâce de l’humanité, Essai sur la torture, chap. III, vlb éditeur, 1999.)

Comment exprimer la torture ?

Trouvez des mots qui expriment la torture, la douleur, le besoin de justice… Recopiez-les sur des bouts de papier et distribuez-les aux élèves. Chaque élève doit essayer de définir le mot et de le placer dans une phrase.

Textes argumentés

Montaigne, chap. V « De la conscience » du livre II des Essais, 1580-1592. (cf. anthologies)
Voltaire, article « Torture » du Dictionnaire philosophique, 1764. (cf. anthologies)

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