Article 13

Article 13 :

DROIT DE LIBERTÉ
DE MOUVEMENT
Tout le monde a le droit
de voyager comme il le
souhaite.

« Excellence, Messieurs les membres et responsables d’Europe,
… Vous êtes pour nous, en Afrique, ceux à qui il faut demander au
secours. Nous vous en supplions, pour l’amour de votre continent, pour le
sentiment que vous avez envers votre peuple et surtout pour l’affinité et
l’amour que vous avez pour vos enfants que vous aimez pour la vie…
Au niveau des problèmes, nous avons la guerre, la maladie, le manque de
nourriture,… Quant aux droits de l’enfant, c’est en Afrique, et surtout en
Guinée, que nous avons trop d’écoles mais un grand manque d’éducation
et d’enseignement… C’est pourquoi, nous, les enfants et jeunes Africains,
vous demandons de faire une grande organisation efficace pour l’Afrique
pour nous permettre de progresser.
Donc si vous voyez que nous sacrifions et exposons notre vie, c’est parce
qu’on souffre trop en Afrique et qu’on a besoin de vous pour lutter contre
la pauvreté et pour mettre fin à la guerre en Afrique. Néanmoins, nous
voulons étudier, et nous vous demandons de nous aider à étudier pour être
comme vous en Afrique. »
Extraits de la lettre signée par Yaguine Koité (15
ans) et Fodé Tounkara (16 ans) trouvés morts à Zaventem dans le train
d’atterissage d’un avion venant d’Afrique.

UN CAS

Mauritanie : personne ne veut de nous ! Les
migrants irréguliers qui essaient d’atteindre l’Europe
sont arrêtés, maltraités et expulsés collectivement de
Mauritanie – parfois vers un autre pays que le leur –
sans aucune possibilité de recours. Ces arrestations et
expulsions collectives sont le résultat des pressions
exercées par l’Union européenne, et en particulier l’Espagne,
pour obtenir la collaboration de pays africains à la
lutte contre l’immigration clandestine.

Pour en savoir plus et pour agir :

Cliquez ici

Migrer, un réflexe naturel

Migrer est naturel, les plantes migrent, les animaux
migrent, les hommes migrent. Les frontières étatiques sont
autant de barrières qui peuvent limiter les migrations,
mais qui ne résistent pas toujours à l’instinct de survie qui
pousse des milliers d’êtres humains à chercher un avenir
meilleur pour eux et leurs enfants.

L’économie de nombreux pays s’appuie sur les migrants,
qui sont prêts à accepter des « emplois à trois D » (désagréables,
dégradants et dangereux), précaires et mal payés. Les
femmes, qui représentent environ 50% des travailleurs
migrants, sont particulièrement exposées à l’exploitation,
surtout aux violences sexuelles. Pour les enfants, particulièrement
ceux qui sont privés de leurs parents, la situation
est particulièrement pénible car ils sont très vulnérables à
toute forme d’exploitation et sont parfois contraints au
pire, prostitution forcée, trafic de drogue, enrôlement dans
les forces armées ou emploi domestique dans des conditions
proches de l’esclavage.

Souvent, les travailleurs migrants n’osent pas se plaindre
de leur situation, car ils savent que leur employeur risque
de les renvoyer. Ils craignent d’être expulsés s’ils s’adressent
aux autorités. Voici ce qu’en dit Jean-Paul Marthoz dans sa
rubrique sur le 60ème anniversaire de la DUDH :
« […] De plus en plus, les gouvernements européens entretiennent la
confusion entre demandeurs d’asile et migrants économiques,
contestant aux premiers le droit à se réclamer de conventions internationales
essentielles et refusant, face aux seconds, de s’interroger
sur la part de responsabilité de l’Occident dans un ordonnancement
économique du monde qui provoque, en partie, les mouvements
migratoires. (…) »
Extrait de l’article « L’humanité errante », de
Jean-Paul Marthoz paru dans Le Soir du 10/07/08. Pour voir
l’article dans son intégralité :
http://www.amnesty.be/doc/article13232.html

Pour en savoir plus :

 Vivre dans l’ombre, les droits des migrants
www.amnestyinternational.be/doc/article9697.html

 La Convention sur les travailleurs migrants
www.amnestyinternational.be/doc/article12215.html

ACTIVITÉ PÉDAGOGIQUE

 Définissez les termes « migrants », « réfugiés
 », « apatrides »,
Voir le glossaire proposé dans le dossier
Papiers Libres sur les dérives identitaires,
chapitre II.3.
http://www.amnestyinternational.be/doc/
article.php3 ?id_article=6218

Vous trouverez des fiches intéressantes
sur ce site : http://www.radio1812.net/fr

 Présentez brièvement l’histoire de l’immigration
en Belgique, ou sur celle
d’une communauté en particulier (la
communauté italienne, turque, marocaine,…)
 :
Voir la synthèse proposée sur le site
jeunes d’Amnesty : http://www.amnestyinternational.
be/spip.php ?article1277

Voir aussi les sites suivants : www.cbai.be
et www.cire.be

 Faites une recherche sur le nombre de
migrants, leur répartition dans le
monde, les principaux flux de migration…

DES SOLUTIONS ?

Proposez à vos élèves de réfléchir à des solutions
pour gérer de manière plus humaine
les migrations. Vous pouvez aussi leur proposer
de travailler en sous-groupes, chacun
devant présenter au reste de la classe une
solution, inspirée ou non des exemples suivants.

- La régularisation :

C’est sans doute la mesure la mieux adaptée
aux besoins des migrants, qui pourraient
enfin travailler dignement, en évitant les
filières clandestines. Cette solution permet
aussi de répondre à un besoin croissant de
main d’oeuvre dans certains secteurs et de
compenser le faible taux de natalité. Certains
pays comme l’Espagne ou l’Italie ont
procédé à des régularisations massives,
alors que d’autres pays européens sont très
critiques, craignant que ce type de mesure
ne crée un effet d’appel entraînant plus de
migrations.

- La prévention :

Le « Collectif des Femmes contre l’Immigration
Clandestine » à Dakar tente de convaincre
les jeunes de rester au pays, en leur donnant
du travail : ainsi, l’association achète
du matériel de pêche aux jeunes, les responsabilise,
et relance par la même occasion
une activité économique que les jeunes
délaissaient faute de moyens.

Écoutez le témoignage Yaye Bayam
Diouf, la fondatrice du Collectif :

http://www.un.org/radio/fr/detail/5192.html

- La migration de retour comme
outil du développement :

Ce
concept est souvent présenté comme une
des solutions au problème des migrants économiques.
L’idée de base est séduisante :
convaincre des migrants à retourner dans
leur pays d’origine, après leur avoir donné
une formation et les avoir aidé à mettre sur
pied un projet professionnel qui leur donnera
la possibilité de se réinsérer, et surtout
de revenir la tête haute, sans risque de se
voir exclure par les autorités ou par leur
communauté.

Toutefois, ces retours ne produisent pas
automatiquement un effet positif sur le
développement : ainsi, il est difficile d’organiser
des retours à grande échelle dans des
communautés dont les ressources sont déjà
sollicitées à l’excès. Le succès de ce type de
programme dépend également du contexte local et du type de retour (volontaire ou
forcé, provisoire ou permanent).

Pour plus d’informations, voir le site
de l’Organisation Internationale des Migrations
(OIM) : http://www.iom.int/

- L’immigration choisie :

Il s’agit
d’une des idées prônées notamment par le
Président Sarkozy, pour mettre fin à ce qu’il
appelle « l’immigration subie » ou à l’immigration
clandestine. Le but est donc de
relancer une immigration professionnelle,
qualifiée et utile à l’économie française.

L’idée part du constat qu’il existe une pénurie
de main d’oeuvre dans certains secteurs
économiques en Europe. Ainsi, selon les
partisans de l’immigration choisie, il vaudrait
mieux faire venir par exemples des
informaticiens indiens ou des infirmières
roumaines plutôt que des archéologues ou
des journalistes… Mais cette politique laisse
beaucoup d’interrogations : ces nouveaux
immigrés seraient-ils acceptés de manière
provisoire ou définitive, auront-ils les
mêmes droits et devoirs que les citoyens
français, leurs enfants auront-ils la nationalité
française,… ? Par ailleurs, ne risque-t-on
pas, avec une telle politique, de vider les
pays pauvres de leurs « cerveaux », c’est-à-dire
justement des personnes qui pourraient
apporter leurs compétences à leur pays ?

Cela signifie pour les pays d’origine la perte
de l’investissement original qu’ils font dans
l’éducation et la formation des personnes
ayant choisi d’émigrer. Mais d’autres observateurs
mettent en avant des effets positifs :
l’immigration choisie allège la pression qui
pèse sur l’emploi dans les pays d’origine,
favorise un apport de devises, crée des
réseaux d’affaires et de commerce et offre
aux migrants des opportunités de développement
personnel et professionnel qui, sans
cela, ne leur seraient sans doute pas
offertes.

L’attitude de l’Union européenne
 :
À partir de la situation des
migrants mauritaniens, montrez comment
l’Union européenne utilise certains pays
comme la Mauritanie pour réguler le nombre
de migrants qui essaient d’entrer en
Europe, transformant de fait ces pays en
« gendarmes » de l’Europe.

Voir le rapport d’Amnesty « Personne
ne veut de nous » (AFR 38/001/2008)
http://www.amnesty.org/fr/news-andupdates/
report/migrants-face-illegal-arrestin-
mauritania-20080702

Expliquez également les risques de la nouvelle
Directive retour de l’Union européenne.
http://www.amnestyinternational.be/doc/art
icle13165.html

Une radio pour valoriser le
rôle des migrants

Radio 1812 est une chaîne qui veut célébrer
la Journée internationale des migrants, qui
a lieu chaque année le 18 décembre (d’où
l’appellation 1812).
Elle produit et émet des programmes provenant
de radios des quatre coins du monde.
Le site contient également des fiches d’informations
très intéressantes.
http://www.radio1812.net/fr

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