Introduction

1. INTRODUCTION

Halte à la violence contre les femmes, la nouvelle campagne d’Amnesty International

Ce n’est pas nouveau, c’est une histoire vieille comme l’humanité : partout dans le monde, toutes les minutes, des femmes sont abusées, humiliées, agressées, violées, battues, exploitées, tuées, le plus souvent par les hommes qui les entourent. Les statistiques sont effrayantes : l’Organisation Mondiale de la Santé affirme que trois femmes sur cinq dans le monde sont victimes de violences à un moment de leur vie.

Comment se fait-il que ce scandale mondial passe presque inaperçu ? Pourquoi l’affaire “Bertrand Cantat”, jugé coupable du meurtre de Marie Trintignant, a-t-elle autant choqué, alors que tous les jours des femmes sont tuées par leurs maris ou compagnons ? Il ne faut pas chercher jusqu’en Afghanistan pour trouver des exemples : environ deux femmes par semaine sont tuées par leur partenaire au Royaume-Uni. En Espagne, une étude a montré qu’une femme a été tuée tous les cinq jours par son partenaire homme en 2000 ! Aux Etats-Unis, près d’un tiers des femmes assassinées chaque année le sont par leurs compagnons ou leurs anciens compagnons. En France, six femmes meurent chaque mois sous les coups de leurs conjoints. En Belgique, on compte en moyenne près de sept viols par jour (et encore, il ne s’agit que de ceux pour lesquels des plaintes ont été déposées) !

Il faut dire que les hommes qui se rendent coupables de violences sont affreusement banals. La plupart du temps, ils sont appréciés en société et apparaissent comme charmants. Ce sont pourtant les mêmes qui inventent les pires humiliations et violences pour montrer que le chef à la maison, c’est eux.

Briser le tabou

Amnesty International veut briser le tabou d’une réalité que bien souvent nous ne voulons pas admettre. Trop souvent, on considère les violences domestiques comme faisant partie de la sphère privée. On n’a donc pas à s’en occuper. C’est un problème privé, point. Pourtant, selon le droit international, il revient aux gouvernements de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour respecter, protéger et faire appliquer le droit des femmes à vivre libres de toute violence, chez elles et en dehors de chez elles. Il est urgent de ramener ce débat dans le domaine des droits humains, de le considérer comme un vrai problème de société.

La violence à l’égard des femmes n’est pas inéluctable. Pour mettre un terme à ce fléau, il faut d’abord tenter de faire prendre conscience de la gravité du problème, et de changer les mentalités. Cela concerne aussi les jeunes, qui se trouvent parmi les victimes comme parmi les agresseurs. “La violence dans les relations amoureuses peut naître dès les premiers flirts chez les adolescents. Une étude canadienne montre que 14% des adolescentes connaissent la violence dans leur relation amoureuse. Ces premiers épisodes de violences sont, dans de nombreux cas, annonciateurs de relations empreintes de maltraitance à l’âge adulte”, explique Liliane Leroy en préface à la présentation d’un programme d’animation intitulé “ relations de couples égalitaires chez les jeunes”.

Ce dossier pédagogique a pour objectif d’aider les enseignants du secondaire à aborder le thème des violences à l’égard des femmes, en leur offrant une base d’informations générales et des pistes pédagogiques concrètes. Au-delà de la violence domestique, il aborde des thèmes plus larges, tels que la traite des femmes, les mariages forcés, les mutilations génitales féminines, les crimes d’honneur, la transmission du sida ou le viol comme arme de guerre.
Nous pensons qu’un tel dossier peut également susciter la prise de conscience chez les jeunes de leur propre attitude de victime, d’agresseur ou de témoin silencieux et passif... Mais il ne suffit pas de parler d’un problème pour le résoudre. C’est pourquoi nous vous conseillons vivement d’inviter dans votre école des associations spécialisées qui pourront vous conseiller sur des réponses spécifiques face à tel comportement ou tel appel au secours. Vous trouverez en fin de dossier une liste de ces associations et des différents outils qu’elles mettent à votre disposition.

Enfin, Amnesty International vous propose comme d’habitude de joindre la parole à l’action solidaire en vous proposant sa traditionnelle semaine d’écriture de lettres en faveur de victimes. Cette année, cela se passera du 15 au 20 novembre.

Mais ce n’est pas tout ! Depuis quelques années, nous poussons les jeunes à faire preuve de créativité pour s’exprimer sur les droits humains, sur la peine de mort... Cette année, nous lançons un concours de scénario sur la violence contre les femmes. Les scénarios peuvent se présenter sous forme de roman photos ou de bandes dessinées. Les meilleurs scénarios seront proposés à des réalisateurs professionnels. Renvoyez-nous le bon en fin de dossier pour obtenir plus d’informations, ou visitez notre site www.amnesty-jeunes.be

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, ou des réactions que ces Papiers Libres ont suscitées dans votre école. Bonne campagne !

Roland d’Hoop
Responsable Programme Jeunesse

N.B. : Certains passages de ce dossier ne sont pas adaptés aux plus jeunes (1ère et 2ème secondaire). Vous pouvez néanmoins juger par vous-même de l’intérêt de les utiliser selon le niveau de vos élèves ou selon la façon dont vous aller leur présenter la matière.
Il existe un autre dossier pédagogique intitulé “Les droits des femmes”, spécifiquement adapté au primaire et au 1er degré du secondaire.
Vous pouvez le charger sur notre site www.amnesty.be (Espace Enseignants) ou le commander soit par téléphone : 02/538.81.77 soit par mail jeunes@aibf.be

REMERCIEMENTS

Ce dossier a été réalisé par Roland d’Hoop, sauf l’historique qui est de Claire Pahaut (Cellule pédagogique Démocratie ou Barbarie). Un grand merci pour leur aide et leur conseils à Josiane Coruzzi, Françoise Guillitte, Emmanuelle Jappert, Dan Jones, Patricia Jaspis, Christine Lefebvre, Liliane Leroy, et Carmen Morales.

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