4.3. Sexualité et violence.

4. 3. Sexualité et Violence

"Ils m’ont enfermée dans une pièce et ils l’ont amené
chaque jour pour qu’il me viole et pour
que je tombe enceinte et que je sois forcée de l’épouser.
Ils m’ont fait cela jusqu’à ce que je me retrouve enceinte."
Témoignage d’une jeune lesbienne du Zimbabwe
que sa famille a enfermée et fait violer
par un homme plus âgé afin de "corriger"
son orientation sexuelle.

Pour dominer les femmes, les hommes utilisent souvent un moyen très efficace qui consiste à contrôler leur sexualité. Celles qui transgressent les normes conventionnelles de la féminité - telles que les lesbiennes ou les femmes qui ont fait le choix de l’indépendance - s’exposent souvent à des châtiments sévères. La sanction est fréquemment sexualisée, comme dans le cas du viol par exemple.
Le contrôle de la sexualité des femmes joue un rôle essentiel dans leur subordination. La mutilation sexuelle féminine est une manifestation extrême de la violence infligée pour restreindre l’expression sexuelle féminine. On peut également citer l’exercice d’un contrôle systématique sur la façon dont les femmes vivent leur sexualité, sur leur capacité à choisir leurs partenaires et à décider d’avoir ou non des enfants, au moment de leur choix.
Les droits en matière de reproduction - le droit aux soins de santé gynécologique et le droit à l’autonomie en matière de procréation - sont essentiels pour les femmes car ils leur permettent de choisir leur vie. Les femmes ont le droit de décider librement et en toute responsabilité du nombre
de leurs enfants, de l’espacement de leurs naissances et du moment de leur naissance. Elles ont droit à des soins de la meilleure qualité possible en matière de santé sexuelle et génésique. Cela suppose qu’elles puissent avoir accès aux soins de santé ainsi qu’à des informations et à une éducation en ce qui concerne la contraception. Les femmes ont le droit de prendre des décisions dans ce domaine en dehors de toute contrainte, de toute discrimination et de toute violence.

Algérie : des femmes considérées comme “ mauvaises ” parce que vivant seules !
En juillet 2001, à Hassi Messaoud, en Algérie, l’imam d’une mosquée aurait, selon certaines sources, dénoncé les femmes de la région vivant seules, les traitant de prostituées. La nuit suivante, près de 300 hommes ont attaqué 40 femmes qui vivaient seules. Nombre d’entre elles étaient venues dans cette région riche en pétrole après l’échec de leur mariage et avaient trouvé du travail comme domestiques dans des quartiers aisés. Leurs logements ont été mis à sac. Certaines femmes ont déclaré avoir eut le visage tailladé à coups de couteau, tandis que d’autres ont été brûlées ou poignardées. Presque toutes ont dit avoir été agressées sexuellement ; certaines d’entre elles ont été violées et au moins trois ont subi des viols collectifs. L’imam a nié avoir incité à la violence. Environ 40 hommes ont été arrêtés et inculpés de vol, de viol et d’agression, entre autres crimes. En juin 2002, un tribunal a acquitté 10 des hommes et condamné les autres à des peines allant jusqu’à trois ans de prison pour rassemblement illégal et vol aggravé.
Ces faits illustrent la peur qu’éprouve la société devant les femmes qui ont acquis leur indépendance et contredisent l’idée fausse qui veut que les femmes disposant d’une certaine indépendance économique soient autonomes sur le plan sexuel. Cet exemple montre aussi comment cette peur peut se transformer brusquement en violence.

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