I.5.1.2. En Ex-Yougoslavie

Les territoires des Balkans (ex-Yougoslavie) sont composés d’une multitude d’ethnies et de religions différentes. Pendant près de dix ans, des pressions nationalistes veulent diviser la Yougoslavie de l’époque et créer les États que nous connaissons aujourd’hui (Serbie-Monténégro, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, Croatie, etc). Celles-ci ont conduit à des déchirements politiques et à des guerres. La république fédérative de Yougoslavie a fini par se disloquer après que deux de ses républiques, la Slovénie et la Croatie, eurent proclamé leur indépendance, le 25 juin 1991. Il s’en est suivi un meurtrier cycle de guerres dans lequel toutes les parties ont été responsables de graves violations des droits humains.
Il y avait une volonté de créer des États « purs » monoethniques, c’est-à-dire, à une seule ethnie reconnue.
Ce mouvement « d’homogénéisation nationale » a conduit entre 1991 et 1995 à l’épuration ethnique par les Serbes aux dépens de 8000 musulmans bosniaques. Ils furent chassés, massacrés, déportés dans les camps de détention.40
L’ancienne Yougoslavie est ravagée et de sa dislocation naissent plusieurs Etats indépendants, secoués de tensions internes.
En 2001, après des élections présidentielles remportées par l’opposition serbe, Slobodan Milosevic est déchu, arrêté puis remis au Tribunal international qui l’accuse de crimes contre l’humanité. En 2001, la paix est loin d’être stabilisée dans l’ex-Yougoslavie : la Macédoine a vu ses communautés slave et albanaise s’affronter et, dans chaque Etat, les différents partis nationalistes restent très actifs.41
« Srebrenica, ville martyre hier, ville fantôme aujourd’hui. Près de dix ans après le génocide, ses rues restent désertes. La situation économique désastreuse de la cité, ravagée par la pauvreté, témoigne des difficultés rencontrées par les différentes communautés bosniaques dans la reconstruction de leur pays. Si des centres d’aide aux victimes ont été ouverts, de nombreux camps de réfugiés existent toujours et le chemin du retour est parsemé d’obstacles pour ceux qui désirent regagner leur village d’origine. Parallèlement, l’exhumation et l’identification des corps permettent enfin aux familles de commencer leur travail de deuil. Après des années de pression sans relâche de la communauté internationale, les autorités bosno-serbes ont présenté leurs excuses, à mots couverts, pour les crimes commis contre la population musulmane. Leur inaction déconcertante en matière de lutte contre l’impunité - elles sont les seules de l’ex-Yougoslavie à n’avoir jamais arrêté de criminel de guerre - révèle cependant l’énorme travail de mémoire qui reste à accomplir. Si le procès Milosevic est en cours, deux des principaux inculpés, le général Mladic et l’ex-président Karadzic restent introuvables. Sans volonté politique forte, à tous les niveaux et dans toutes les communautés, de juger les criminels de guerre et de permettre un retour durable des réfugiés, la Bosnie ne pourra pas se reconstruire une identité et retrouver sa place au sein de la communauté des nations ».42
Pour aller plus loin
n Le journal de Zlata, Editions Robert Laffont, Paris, 1993

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