III.1. Le multicultu¬ralisme :

« Le propre d’une culture, c’est de ne pas
être identique à elle-même ».
Jacques Derrida
III.1.1 Définitions
Le multiculturalisme se définit différemment selon les pays, mais on peut retenir comme définition minimale qu’il s’agit d’une politique visant à maintenir et à valoriser les différentes cultures et communautés cohabitant au sein d’une société. Il implique également de lutter contre les discriminations et de promouvoir la participation entière et équitable des individus et des collectivités de toutes origines à la vie sociale. Ce concept s’oppose à la politique d’assimilation et au différenciationnalisme :
Le « différenciationnalisme »
Cette politique maintient des frontières claires entre les nationaux (les habitants d’un pays) et les nouveaux venus, traitant ces derniers comme des communautés à part, comme dans l’Allemagne des années 1960 et 1970, ou l’Arabie saoudite actuellement.
La théorie de l’assimilation
Cette théorie vise à imposer aux minorités culturelles, en plus des règles d’ordre public et de la connaissance de la langue nationale, de se conformer le plus possible au mode de vie et aux valeurs de la société d’accueil. Cette politique a été appliquée par les États-Unis, où les immigrés devaient devenir de vrais « Américains », selon le credo connu du “melting pot”.
La politique de l’assimilation, même si elle n’est pas toujours revendiquée comme telle, est souvent pratiquée dans les faits, même en Belgique (voir plus loin III.1.6.). Ce type de politique est souvent critiqué pour son côté brutal, autoritaire, et pour son manque de résultats : on a beau demander aux gens de se conformer à un modèle, ils vont toujours garder une identité qui leur est propre, dans laquelle interviennent à la fois leur origine culturelle, religieuse ou nationale, mais aussi les influences de leur nouveau pays d’adoption.