II.3.2.5. Quelles difficultés les jeunes d’aujourd’hui issus de l’immigration vivent-ils ?<br

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Malika Madi nous donne un élément de réponse à cette question. Selon elle, « aujourd’hui, il y a encore parfois un rattachement très important, exclusif et donc dangereux, à la culture maghrébine, mais ce n’est plus généralisé comme avant. Par rapport à Nuit d’Encre pour Farah [son premier roman], les jeunes filles d’origine maghrébine ne veulent pas forcément de ce miroir, de cette intrusion dans leur vie. Et ça, parce qu’elles ne se sentent pas reconnues, surtout depuis ce débat autour du voile. On croit que le voile, c’est le signe de l’oppression des femmes, ou un signe culturel distinctif. Bien sûr que ça peut être ça. Mais le plus souvent, une fille porte le voile parce qu’elle a la foi : le voile est un précepte religieux, c’est comme la kippa, chez les Juifs. Le porter ou ne pas le porter, c’est un choix très personnel, aucun homme ne peut imposer à une femme de le porter. A l’inverse, faire passer une loi qui l’interdit, c’est anti-démocratique ». (...)
« Quand les immigrés sont arrivés en Belgique, dans les années ‘60, il s’agissait d’une immigration provisoire. Quand elle est devenue définitive, il nous a manqué un visionnaire. Aujourd’hui, il y a des ghettos, des écoles-poubelles. On n’a pas pensé que les enfants qui naissaient grandiraient. Ils ont grandi, oui, mais entre eux, alors qu’ils sont en Belgique. On n’a pas pensé qu’il fallait ouvrir ces jeunes au monde. Ils restent entre eux, chez eux, regardent la télévision de leur pays d’origine. Les salles de sport, c’est bien, mais il faudrait changer leur quotidien, c’est-à-dire l’enseignement : comment est-il possible que des étrangers se retrouvent à 90% dans une école ? En les laissant entre eux, on favorise cette haine de l’autre. Il faut aussi les valoriser ».112
débat
Que pensez-vous du point de vue de Malika Madi ? Etes-vous d’accord avec son constat ?
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Citez des pays qui, tels qu’on les connaît aujourd’hui, sont des pays d’immigrants.
Chanson
Bénabar - Ali et Félix
Une avalanche de légumes en façade/ Opulence affichée, comme une barricade/ Petit homme frisé brun, à la blouse bleue
A l’accent algérien... épicier rebeu/ Il vend de tout, et à toute heure/ Des clopes, des fruits, d’l’alcool et du porc/ J’l’aime bien, il est sympa... même s’il me vend des fois/ Le pâté « Olida » au prix du meilleur foie gras.
Félix l’épicier d’en face, fait la grimace/ « Qu’est-ce qu’il fout ici ?/ Qu’il retourne dans son pays/ C’est voleur et compagnie
C’est comme ça en bougnoulie ! »
Ali s’en fout, il gagne plus d’argent/ Même madame Baro du 5e, là-bas, vient chez lui maintenant./ Certains contiennent leur colère, seulement le tolèrent/ Car il est toujours ouvert, même quand Félix à tiré son rideau de fer./ Ali regrette qu’on le confonde avec
Les barbares à barbe à la haine vagabonde/ Est-ce que tous les Suisses fabriquent des pendules.../ Peut-on affirmer que-tous-les-Grecs-s’enc.../ Félix l’épicier d’en face attire le client/ On vend des produits français, nous, des produits bien d’chez nous !
Oranges d’Espagne... bien d’chez nous !/ Nems et lasagnes... bien d’chez nous/ Pain de campagne... bien chelou...!
Quelqu’un a brûlé l’épicerie d’Ali/ Félix, bien sûr, a un alibi/ Il se réjouit et se frotte les mains/ « Sans Ali, je vais faire fortune, c’est certain ! »
A la place d’Ali, on voit de loin/ Un grand Carrefour : 60 magasins.../ Félix l’a dans l’cul, il a plus d’client/ « Mais bordel, Carrefour, c’est français !... Pourtant. »
Félix maintenant, regrette son vieux concurrent/ Il a compris, mais trop tard, que l’ennemi, c’est pas Ali/ Mais les grands qui mangent les petits/ Les grands qui mangent les petits/ Petits comme Ali... et petits comme lui : tant pis pour lui !/
Jeu de rôle
Divisez la classe en deux groupes. Le premier groupe se compose d’élèves candidats réfugiés arrivant en Belgique. Le deuxième groupe d’élèves belges sont chargés d’aider les réfugiés à résoudre leurs différents problèmes (logement, travail, santé, école pour les enfants, traduction des documents officiels, trouver un avocat,...).

n Pour le premier groupe : Partir d’une situation réelle (voir par exemples les dernières actions urgentes proposées par Amnesty) ou inventée. Les élèves se choisissent une nouvelle identité (nom, âge, nationalité, profession, enfants,...). Ils doivent noter sur papier tous les problèmes d’intégration auxquels ils sont confrontés. Eventuellement : à l’aide de papier dessin, de photos, de colle et de ciseaux, les élèves peuvent se fabriquer un passeport.

n Pour le deuxième groupe : chaque élève « adopte » un candidat réfugié et doit l’aider à trouver une solution à ses problèmes. A la fin du jeu de rôle, les élèves mettent en commun les différentes solutions trouvées.

Pour aller plus loin : invitez un assistant social ou un candidat réfugié pour mieux comprendre les différents problèmes auxquels ils font face. Vous pouvez aussi emprunter à la médiathèque un film ou un documentaire sur ce sujet.

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