II.5.2. Le viol :

Des chiffres qui font froid dans le dos
Le viol touche majoritairement les femmes :
91,2 % des victimes sont de sexe féminin
8,8 % des victimes sont de sexe masculin
Dans 74 % des cas, la victime connaît ou connaissait son agresseur (pourcentage qui comprend bien entendu les viols sur mineurs - généralement commis par l’entourage proche - mais aussi les abus sexuels commis par abus de confiance, chantage, menace, surprise, violence par des personnes que les victimes connaissent - conjoint, collègue de travail, proche de la famille, médecin ou soignant, etc.). Par voie de conséquence, l’agresseur est un inconnu dans 26 % des cas ...
Les filles ou les femmes victimes d’agressions sexuelles doivent non seulement surmonter le traumatisme lié au viol mais aussi faire face aux regards de la société, des regards parfois empreints de curiosité malsaine et de critique.
Elles sont donc confrontées à une nouvelle de forme de discrimination qui se base sur l’expérience qu’elles ont vécue.
Dans certaines sociétés, les femmes ou filles violées sont rejetées par leur famille ou leur communauté. On les accuse d’avoir jeté la honte sur la famille. Elles sont stigmatisées et parfois même repoussées par leur mari. Pour les jeunes filles, cela peut se traduire par l’impossibilité de se marier car elles sont déshonorées, ou que leur entourage les considère comme « abîmées ».
Pour plus d’info
Papiers Libres 2004 : La violence contre les femmes. Amnesty International
Rapports d’Amnesty, disponible sur www.amnesty.org
ISRAËL ET TERRITOIRES OCCUPÉS. Les femmes face au conflit, à l’occupation et au patriarcat, mars 2005
(index AI : MDE 15/016/2005)
HALTE À LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES. Les militantes des droits humains en danger (CHINE ; IRAN ; MEXIQUE ; MYANMAR ; OUZBÉKISTAN ; ZIMBABWE), mars 2005. (index AI : ACT 77/011/2005)
FEMMES. Violences et santé, février 2005. (index AI : ACT 77/001/2005)
Halte à la violence contre les femmes. Les femmes, le VIH/sida et les droits humains, novembre 2004. (index AI : ACT 77/084/2004)
COLOMBIE. Le conflit armé favorise les violences sexuelles à l’égard des femmes, octobre 2004. (index AI : AMR 23/040/2004)
COLOMBIE. HALTE A LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES. Sexualité surveillée et mesures coercitives, octobre 2004. (index AI : AMR 23/055/2004)
Au Kenya, Umoja est un village qui a comme particularité de n’être habité que par des femmes. Il y a 10 ans, un groupe de femmes est venu s’installer sur un terrain abandonné pour y fonder le village d’Umoja ( « unité » en swahili). Ces femmes avaient toutes été violées et abandonnées par les maris qui prétendaient qu’elles avaient jeté la honte sur leur famille et leur communauté. Les quelque quarante femmes qui y vivent ont crée un centre culturel et un camping qui marche très bien. En outre, la réputation du village est telle que de nombreuses femmes de tout le pays viennent y rechercher de l’aide, si bien qu’il a fallu embaucher des hommes pour aller chercher le bois nécessaire à la cuisine, tâche habituellement dévolue aux femmes.
Ces femmes ont si bien mené leur entreprise qu’avec le revenu du camping et des produits artisanaux qu’elles vendent aux touristes, elles ont pu pour la première fois envoyer leurs enfants à l’école, acheter des vêtements neufs, améliorer leur alimentation et surtout refuser les excisions et les mariages précoces pour leurs filles.
C’est grâce à l’attitude de ces femmes que le parlement kényan va bientôt débattre d’une série de projets de lois susceptibles d’améliorer la condition féminine.131

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