Congo ( RDC)

Gégé Katana,
« Maman Gégé ».

Gégé Katana vit à Uvira,
dans la province du Sud-
Kivu, où elle a créé une
organisation (Solidarité des
Femmes Actives pour la Défense des droits humains
(SOFAD) pour former les militantes. En République démocratique
du Congo, où la violence sexuelle est tabou, Gégé
apprend aux femmes à défendre leurs droits.
« Dans la République Démocratique de Congo, la violence
sexuelle est un tabou. Les femmes sont rejetées par
leur famille. La seule chose que je peux faire, c´est collectionner
leurs témoignages et vérifier qu’ils soient connus et
déclarés à la cour de justice. Tout le monde doit savoir ce que
s’est passé ici. J´ai créé une organisation pour former les
femmes activistes. Dans la campagne, nous avons 50
noyaux de paix. Là où les femmes viennent quand elles ont
des difficultés. Nous montrons à ces femmes comment elles
doivent défendre leurs droits. Chacun, chacune a le droit
de dire et de faire ce qu’il veut. Chacun a droit à la
liberté. »

Témoignage sur :
http://web.amnesty.org/actforwomen/...

Voir autre témoignage sur :
http://www.amnesty.be/doc/IMG/mov/s...

Hubert Tshiswaka, menacé de mort.

Le défenseur des droits humains Hubert Tshiswaka a été
menacé par des représentants d’un parti politique dirigé
par le ministre de la Justice et a reçu des menaces de
mort anonymes par téléphone le 1er avril 2006. Amnesty
International craint que sa vie ne soit en danger.
Hubert Tshiswaka est le directeur d’Action contre l’impunité
pour les droits humains (ACIDH), une organisation
de défense des droits humains établie dans la ville de Lubumbashi
(province du Katanga).

Pour plus d’informations, se référer à l’action urgente AU
91/06 d’Amnesty International, disponible sur :
<http://www.amnestyinternational.be/...>


INFORMATIONS GENERALES

La République démocratique du Congo, appelée Zaïre
jusqu’en 1997, aborde le XXIè siècle dans une situation
sociale et économique catastrophique. Cet immense
pays situé au carrefour de toutes les régions africaines réunit
pourtant de multiples atouts. Sa population, qui compte plus de
250 ethnies, est équitablement répartie sur un territoire vaste
et généreux. Son climat est tempéré et ses terres sont fertiles.
Son sol regorge de ressources minières : or, diamants, pétrole,
cuivre, uranium, cobalt… C’est en partie le contrôle de ces
richesses qui maintient le pays en guerre.

Le Zaïre plonge dans la violence politique dès son indépendance
en 1960. De nombreux foyers de rébellion embrasent le
pays qui tombe, en 1965, sous la coupe autoritaire du maréchal
Mobutu. Ce dictateur aux manières de souverain et entouré de
dirigeants peu scrupuleux va se maintenir au pouvoir pendant
32 ans et mener le pays au désastre économique. Mobutu est
renversé en 1997 après la victoire de la rébellion menée par
Laurent-Désiré Kabila et soutenue par des pays voisins, dont le
Rwanda. Le pays est rebaptisé « République démocratique du
Congo » et Laurent-Désiré
Kabila prend la tête du
pays. La tension monte
entre Kabila et ses anciens
alliés. Les affrontements se
multiplient. En janvier
2001, la guerre voit un
tournant décisif avec l’assassinat
de Laurent-Désiré
Kabila. Son fils, Joseph
Kabila, âgé de 31 ans, lui
succède.

Le gouvernement de
transition de 2003, constitué
sur la base d’un partage du pouvoir et réunissant des
membres de l’ancien gouvernement et des représentants des
principaux groupes armés, des partis politiques d’opposition et
de la société civile, a peu progressé vers l’unification et la
démocratisation. Les querelles intestines et la méfiance au
sein du gouvernement ont créé un climat de tension permanente
et suscité des conflits armés occasionnels entre les unités
militaires censées constituer une armée nationale unifiée. La
plupart des projets de réinsertion des soldats ont pris énormément
de retard ou n’ont tout simplement pas été mis en oeuvre,
d’où l’impossibilité pour des milliers de miliciens démobilisés
d’accéder à d’autres formes d’emploi. En outre, selon certaines
informations, les gouvernements ougandais et rwandais continuent
à apporter leur soutien aux groupes armés – ou à leurs
factions – qui s’opposent au gouvernement de transition.
Le retard considérable pris dans l’adoption des lois électorales
et dans l’organisation des élections qui avaient été prévues
pour juin 2005 (finalement organisées le 30 juillet 2006) s’est
traduit par la prolongation de l’étape de transition jusqu’en
juin 2006. Ces élections sont les premières élec-
tions législatives depuis que le Congo a obtenu son
indépendance de la Belgique, en 1960. En août 2006,
l’annonce des résultats a provoqué la mort d’une vingtaine
de personnes, suite aux violences entre les milices des
deux grands rivaux, le président Joseph Kabila et Jean-Pierre
Bemba.

DROITS HUMAINS

De timides progrès ont été accomplis en 2005 dans l’instauration
d’un climat de sécurité, de justice et de respect des droits
humains, après quasiment dix ans de guerre. Une guerre qui
provoqua entre 3 et 4 millions de morts !
Tout est à refaire dans un pays où des chefs de groupes
armés font la loi. Les civils sont les premières victimes du
conflit. Exécutions sommaires, arrestations arbitraires,
détentions illicites, actes de torture, mauvais traitements,
des conditions de détention dangereuses ont été signalés
dans l’ensemble du pays. Le viol a été utilisé comme une
arme de guerre par toutes les parties. Les forces de sécurité ont
usé sans discernement et de façon excessive de la force pour
mettre fin aux protestations politiques.

Les tensions ethniques sont manipulées à des fins politiques
dans les zones présentant une importance stratégique politique
ou militaire, comme par exemple les provinces du Katanga et du
Nord-Kivu. L’insécurité persiste dans l’est du pays, où des crimes
de guerre (homicides illégaux, viols, tortures et recrutement
d’enfants soldats) ont été commis par des factions armées congolaises
et des groupes armés du Rwanda et de l’Ouganda.
Malgré les violations systématiques des droits humains
qui ont été commises, presque aucun des auteurs présumés de
ces actes n’a été déféré à la justice. Aucune initiative n’a été
prise pour exclure de la nouvelle armée les individus soupçonnés
d’atteintes graves aux droits fondamentaux, et certaines personnes
considérées comme responsables de crimes et d’autres
atteintes aux droits humains en vertu du droit international
occupent des postes clés au sein de l’armée et des institutions de
transition. Des failles dans le système judiciaire empêchent les
victimes d’engager des actions en justice contre les auteurs des
violences. Ces derniers temps, des tribunaux congolais (en Ituri
et en Equateur) ont cependant prononcé des condamnations
pour des viols massifs commis par des soldats.

Cette impunité soulève de plus en plus de réactions au sein
de la Communauté Internationale. En 2000, la Belgique engageait
des poursuites à l’encontre de Mr. Yérodia, ancien Ministre
des Affaires Etrangères du Congo qui avait lancé à la radio des
appels à la haine envers les Tutsis. Cette plainte était basée sur
la loi belge de compétence universelle de juin 1993. Suite à
l’Arrêt Yérodia, rendu par la Cour Internationale de Justice en
2002, la Belgique dut abandonner ses poursuites. Mais de nouvelles
actions en justice furent engagées par la Cour Pénale
Internationale (CPI). En mars 2006, la CPI a arrêté Thomas
Lubanga Dyilo, chef de guerre présumé, fondateur présumé de
l’Union des Patriotes Congolais. Il a été inculpé pour crimes de
guerre, au titre de l’article 8 du Statut de Rome, pour des crimes
commis en RDC depuis juillet 2002, incluant « l’enrôlement et
la conscription d’enfants de moins de quinze ans », contraints
de « participer activement aux hostilités ».

Pour plus d’informations, se référer au Rapport 2006 d’Amnesty
International, disponible sur :
<http://web.amnesty.org/report2006/c...>

PISTES PÉDAGOGIQUES

 Aborder le thème des violences contre les femmes dans
les conflits armés.

Visionner et discuter des témoignages de Gégé Katana, disponible
sur :
<http://web.amnesty.org/actforwomen/...>
<http://www.amnesty.be/doc/IMG/mov/s...>

 L’aventure coloniale belge au Congo
Les débats sur la colonisation du Congo font régulièrement
surface en Belgique, même si cette époque est encore largement
ignorée du grand public. En 1998 est parue la traduction
française du best-seller d’Adam Hochschild, Les Fantômes
du roi Léopold. Un holocauste oublié. Le livre a inspiré un film à
Peter Bate, White King, Red Rubber, Black Death, documentaire
de la BBC dont la diffusion par la RTBF et la VRT, au printemps
2004, a suscité des réactions passionnées (beaucoup
contestent la qualification de « génocide », tout en reconnaissant
l’importance des exactions commises lors de la campagne
d’exploitation du caoutchouc). L’exposition “La
mémoire du Congo, le temps colonial” réalisée au Musée
royal de l’Afrique Centrale à Tervuren fut aussi l’objet de certaines
critiques.

Pour alimenter votre réflexion :
. www.congo2005.be> et <http://www.africamuseum.be/> :
le site du Musée de l’Afrique centrale, sur lequel on peut trouver
un aperçu de cette exposition consacrée à la colonisation
belge.

. Marc Twain, Le Soliloque du Roi Léopold II, L’Harmattan,
2004 : un pamphlet contre le roi Léopold II et les dérives du
colonialisme.

. Hergé, Tintin au Congo, Casterman, 1ère édition (1930) : une
bande-dessinée qui reflète l’esprit de l’époque coloniale,
paternaliste et condescendant vis-à-vis des Congolais. L’histoire
fut remaniée en 1946 et Hergé modifia l’idéologie colonialiste
de l’album. Pour plus d’informations, consulter le
site <www.tintin.free.fr/aventures/voirbd...>

. Joseph Conrad, Au Coeur des Ténèbres, Flammarion, 1993 :
Plongée dans l’atmosphère étouffante, sauvage et mystérieuse
de la jungle africaine, au coeur du Congo. Le roman a
été librement adapté au cinéma par Francis Ford Coppola en
1979 dans Apocalypse Now (qui se déroule au Vietnam).
 Une étude des manuels scolaires belges sous la période coloniale,
est disponible sur : <http://www.abbol.com/commonfiles/
...
>

 L’influence belge au Congo : la Belgique a mis sur pied,
en 2001, une commission d’enquête parlementaire sur l’assassinat
de Patrice Lumumba, ancien Premier ministre du
Congo. Quelles en étaient les conclusions ?

 Cinéma / documentaires : Organisez des débats après
la projection d’un film :

 Congo River, Au-delà des Ténèbres de Thierry Michel (2005).
Sur les traces de Stanley, le film « Congo River » nous fait
remonter de l’embouchure à la source le plus grand bassin
fluvial du monde, celui du fleuve Congo.

 Congo, la paix en otage, documentaire de Marc Le Pape et
Robert Genoud, disponible auprès de Médecins Sans Frontières
 : Tourné en novembre 2004, ce documentaire a pour
objectif de faire connaître la situation de violences chroniques
qui règne au Nord Katanga.

 Réalités Congolaises, de Robert Bodson, 1954, commander à
partir de :
<http://www.africamuseum.be/news/mus...>

Littérature : lire et étudier :

Aimé Césaire, Une saison au Congo, Seuil, 2001.
L’auteur évoque dans ce recueil l’Afrique au temps du vertige
des indépendances reconquises.

Pie Tshibanta, Un fou noir au pays des Blancs, éd. Bernard Gilson,
1999 : un spectacle qui a fait le tour de la Belgique et qui
raconte avec humour les difficultés d’intégration d’un réfugié
congolais.

Exposition
Notre Congo/Onze Kongo, la propagande coloniale
belge : fragments pour une étude critique :
Disponible auprès de l’ONG Coopération par l’Éducation et la
Culture, voir <http://www.cec-ong.org/>

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