Article 30 : Protection en cas de licenciement injustifié

Article 30
Protection en cas de licenciement injustifié
Tout travailleur a droit à une protection contre tout licenciement injustifié, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales.

Quand quelqu’un a été viré, il peut être repris à une condition : que la personne qui l’a viré se soit fait virer.
Jean Yanne, acteur et humoriste français

Belgique : le cas de Joseph Hick
Les évêques passent, Hick reste (Le Soir du 05/06/01)

Devant la cathédrale, un homme distribue des tracts. Avec l’espoir, minime, que le changement d’évêque pourra, enfin, initier un geste d’humanité de la part des responsables de l’épiscopat liégeois à son égard.

Joseph Hick qui se dit en résistance depuis 5.450 jours, c’est-à-dire depuis qu’il a été révoqué sans préavis et sans droit aux allocations de chômage de l’école épiscopale de Bullange - alors que son honneur et sa probité avaient été mis en doute - se bat depuis lors pour sa réhabilitation. Mais il s’est toujours heurté à l’hostilité des responsables diocésains. A plusieurs reprises, il a même interpellé celui qui est aujourd’hui le nouvel évêque. Sans succès mais Hick veut encore y croire. D’où une interpellation publique dans laquelle il demande que l’on examine, enfin, sérieusement, son dossier. L’ex-professeur estime, en effet, avoir été victime d’une révocation injustifiée. Et réclame sa réintégration dans une autre école de Wallonie ou de la communauté germanophone.
Mais Hick ne se bat pas uniquement pour lui : Il est temps que nous obtenions de la part des responsables de l’enseignement catholique un engagement ferme et écrit de faire procéder à une instruction contradictoire et transparente dès l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre tout travailleur de l’enseignement libre catholique...

L’argent roi (Le Vif l’Express du 13/04/01)
(…) L’accroissement des profits des entreprises ne se traduit pas forcément par une augmentation significative des investissements et de l’emploi. L’histoire économique récente le confirme : après avoir été malmenées par la conjoncture des années 80, nombre de grandes entreprises se sont refait une santé au cours des années 90. Comment ? En augmentant la productivité et, donc, en comprimant leurs effectifs. L’un des grands principes de ce que l’on a appelé la "nouvelle économie", ces dernières années, est d’ailleurs basé sur l’utilisation poussée de la technologie, qui permet de limiter l’emploi, c’est-à-dire le coût salarial...
Qu’on le veuille ou non, la logique économique est une logique de guerre, épaulée par des stratégies commerciales qui n’ont rien d’un jeu de société. La logique sociale, elle, est une logique de paix qui aboutit, dans le meilleur des cas, à la pacification des relations de travail. L’équilibre entre la guerre économique et la paix sociale, entre le pouvoir de l’argent et la dignité de l’homme, entre les impératifs économiques et les droits de la personne relève d’un exercice sans cesse recommencé, toujours fragile et par essence instable : les forces en présence ne pèsent pas le même poids.
Comment, dès lors, limiter l’influence phénoménale de la sphère économique sur l’organisation politique et sociale ? Comment empêcher les licenciements abusifs et la maximalisation du profit ?
Certainement pas avec des discours politiques hypocrites : ce sont ceux qui ont privatisé des pans entiers des services publics qui se disent aujourd’hui choqués par les méthodes du privé. Certainement pas, non plus, par la démagogie : lorsqu’une centaine de parlementaires français soutiennent l’appel au boycott des produits Danone, ils fragilisent les emplois restants de la multinationale et font un cadeau en or à ses concurrents hollandais ou anglo-saxons, qui brillent rarement par leurs scrupules sociaux.
Est-ce à dire que nous sommes impuissants ? Non, cent fois non. Dans nos démocraties économiques, il faut sans cesse clamer que la première richesse d’une entreprise, c’est son capital humain. Il est peut-être impossible de renverser le cours de la mondialisation et de briser le diktat de la compétitivité. Il reste néanmoins une marge de manoeuvre, modeste mais réelle, pour adopter des lois sociales plus contraignantes, qui ne soient pas coupées pour autant de toute réalité économique. Ce travail-là, c’est celui de nos représentants politiques, que l’on préférerait un peu moins le nez au vent des thèmes populaires, et davantage au travail sur des textes solides. (…)

Débat
Peut-on parler de licenciement abusif lorsqu’une multinationale procède à des licenciements massifs dans l’unique but d’augmenter son profit ?

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit