Écrire Un avocat spécialiste des droits humains doit être libéré

le défenseur des droits humains Ibrahim Metwaly dans un portrait classique de lui pris par sa famille

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu et envoyez-le au Procureur général, Hamada al-Sawi : p.spokesman@op.gov.eg
Vous pouvez aussi envoyer votre message en copie à l’ambassade d’Égypte à Bruxelles : eg.sec.be@hotmail.com

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne aux destinataires. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Depuis son arrestation le 10 septembre 2017, les autorités égyptiennes maintiennent en détention arbitraire Ibrahim Metwaly, avocat spécialisé dans la défense des droits humains et cofondateur du groupe Familles de disparus en Egypte, qui a été arrêté alors qu’il se rendait à Genève pour s’adresser à l’ONU.

Ibrahim Metwaly est incarcéré au sein du complexe pénitentiaire de Badr dans des conditions qui bafouent l’interdiction absolue de la torture et des autres formes de mauvais traitements.

Il faut le libérer immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé ses droits fondamentaux de manière pacifique, notamment en cherchant à obtenir la vérité et la justice pour son fils, soumis à une disparition forcée.

Ibrahim Metwaly est avocat et cofondateur de Familles de disparus en Égypte. Il a cofondé cette organisation après la disparition forcée de son fils Amr, survenue le 8 juillet 2013. Il s’est adressé à des postes de police, des prisons, des hôpitaux et des morgues pour trouver son fils, sans succès. Les forces de sécurité égyptiennes ont nié avoir connaissance du lieu où il se trouvait. Amr est toujours victime de disparition forcée, mais sa famille a cessé de le rechercher après l’arrestation d’Ibrahim Metwally, par crainte de nouvelles représailles. Le 12 septembre 2017, après son arrestation, le service du procureur général de la sûreté de l’État a ordonné le placement en détention de cet avocat spécialiste des droits humains pour 15 jours, dans l’attente d’une enquête pour « création et direction d’une organisation illégale » (Familles de disparus en Égypte), « complot avec des instances étrangères en vue de porter atteinte à la sécurité nationale égyptienne » et « publication de fausses nouvelles ».

Si la loi égyptienne prévoit une durée maximale de deux ans pour la détention provisoire, cette règle est régulièrement contournée dans les affaires impliquant des personnes critiquant l’État et des opposant·e·s politiques, au moyen d’une pratique connue sous le nom de « rotation ». Les procureurs généraux de la sûreté de l’État ont ouvert des enquêtes sur de nouvelles affaires concernant Ibrahim Metwaly, soit le cas n° 1470 de 2019 et le cas n° 786 de 2020. On craint que des procureurs n’ouvrent à nouveau des enquêtes sur de nouvelles accusations contre Ibrahim Metwaly en septembre 2023, lorsque la période de détention maximale de deux ans expirera dans la troisième procédure le visant. Cela implique que les procureurs généraux de la sûreté de l’État ouvrent de nouvelles enquêtes en rapport avec des charges forgées de toutes pièces, s’appuyant sur des accusations similaires, contre des personnes dont la libération est imminente, afin de tenter de prolonger leur maintien en détention le temps d’une enquête.

Malgré le rétablissement du Comité des grâces présidentielles en avril 2022 et le lancement du Dialogue national en mai 2023, les autorités égyptiennes continuent à maintenir en détention arbitraire des détracteurs réels ou supposés uniquement parce qu’ils ont exercé leurs droits fondamentaux, à l’issue de procès manifestement iniques.

Ibrahim Metwaly est actuellement détenu à la prison de Badr 3, située à 70 kilomètres au nord-est du Caire, où, selon les recherches d’Amnesty Internatiional, les prisonniers se plaignent de conditions épouvantables et punitives. Sa famille est autorisée à lui rendre visite tous les 45 jours ou tous les deux mois. Les visiteurs sont assis dans une cabine avec une cloison en verre, ce qui rend la communication difficile en raison du faible volume du téléphone. La famille est également autorisée à apporter de la nourriture, des vêtements et des articles médicaux tous les 30 jours. Certains de ces articles, généralement autorisés, sont occasionnellement interdits et la famille n’est pas en mesure de savoir exactement ce qui peut ou ne peut pas être amené pendant les visites.

Amnesty International a précédemment fait état des conditions cruelles et inhumaines qui prévalent dans cette prison. D’anciens détenus et des proches de détenus ont parlé d’un accès très limité aux produits de première nécessité tels que la nourriture en quantité suffisante, les vêtements et les livres. Les autorités refusent souvent que les détenus puissent entretenir des contacts réguliers avec leurs proches ou leurs avocats, et des audiences de renouvellement de la détention se déroulent régulièrement en ligne, ce qui empêche le détenu de parler au juge.

Des lettres de prisonniers ayant été rendues publiques depuis février 2022, font état de privations délibérées de soins de santé, d’une exposition à un froid extrême, de vidéo-surveillance et de l’exposition à des lumières vives 24 heures sur 24. Les lettres mentionnent que certains détenus ont tenté de se suicider et que d’autres ont entamé une grève de la faim.

Amnesty International a recensé un grand nombre de cas de disparitions forcées survenus en Égypte au cours de la décennie écoulée. L’Agence de sécurité nationale et d’autres forces de sécurité détiennent systématiquement au secret des personnes accusées d’être impliquées dans des actes de terrorisme ou des manifestations, et refusent d’informer leurs proches et leurs avocats de leur sort et du lieu où elles se trouvent, pour des périodes allant de quelques jours à 23 mois. L’Égypte n’a toujours pas signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

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