Écrire Un étudiant injustement incarcéré se voit refuser sa prothèse de jambe

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Vous pouvez aussi envoyer votre message en copie à l’ambassade d’Egypte à Bruxelles : eg.sec.be@hotmail.com

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne aux destinataires. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Oqba Hashad est détenu de manière arbitraire depuis plus de quatre ans et six mois sans jugement, uniquement en raison des actions menées par son frère en faveur des droits humains.

Les forces de sécurité l’ont soumis à une disparition forcée pendant 77 jours, période pendant laquelle il a subi actes de torture et mauvais traitements : il a notamment été roué de coups, soumis à des décharges électriques et suspendu dans des postures contorsionnées.

Les autorités de la prison de Wadi al Natroun, où il est incarcéré, continuent de lui refuser l’accès à des soins de santé adéquats, notamment pour sa jambe droite, amputée au-dessus du genou depuis son enfance et pour laquelle il a besoin d’une prothèse pour se déplacer.

Depuis que sa prothèse s’est cassée en août 2022, les autorités carcérales lui refusent une prothèse de remplacement, ainsi que les médicaments et les antiseptiques dont il a besoin pour son moignon.

Avant son arrestation, Oqba Hashad étudiait le commerce à l’Université de la ville de Sadat, dans le gouvernorat de Menoufia. Le 20 mai 2019, des agents de l’Agence de sécurité nationale ont fait irruption dans sa résidence étudiante et ont procédé à des arrestations sans mandat. Tous les autres étudiants ont été libérés les jours suivants, sauf Oqba Hashad. Son frère Amr Hashad, militant des droits humains et chercheur en droit, a fui l’Égypte en 2019 après avoir été libéré de prison. Il avait été appréhendé en 2014 en raison de son militantisme au sein du syndicat étudiant de l’université d’Assiut et parce qu’il s’était opposé à la décision de l’université d’engager une société de sécurité privée. Par la suite, un tribunal l’a condamné à trois ans de prison après l’avoir reconnu coupable d’avoir rejoint une organisation terroriste, tenté de renverser le gouvernement et incité à la contestation.

Depuis l’exil, Amr Hashad a continué de dénoncer les violations des droits humains en Égypte, notamment les disparitions forcées et les conditions de détention cruelles et inhumaines dans les geôles du pays. La mère d’Oqba Hashad a également été détenue et interrogée pendant neuf heures lors d’une visite à la prison de Shebin Al Kom, où Oqba Hashad était alors détenu, en relation avec un message Facebook publié par Amr Hashad en décembre 2020 au sujet de l’interdiction faite à son frère de recevoir sa prothèse de jambe et des injustices subies par leur famille.

Oqba Hashad est actuellement incarcéré à la prison de Wadi El Natroun. Le 7 août 2022, des proches de son compagnon de cellule, qui s’étaient rendus à la prison ce jour-là, ont appelé sa famille pour l’informer que sa prothèse de jambe s’était cassée. Sa famille s’est précipitée à la prison pour récupérer cette prothèse cassée et l’ont emmenée pour réparation dans une clinique spécialisée, où un médecin et un ingénieur leur ont dit qu’il fallait la remplacer. La famille n’en ayant pas les moyens, ils ont cherché à la faire réparer.

Le 9 août 2022, lorsque ses proches sont revenus à la prison avec la prothèse, les autorités pénitentiaires ont insisté pour procéder à une inspection approfondie, ont tenté de la démonter et les ont prévenus qu’il y aurait d’autres inspections. Elles n’ont toujours pas transmis la prothèse réparée à Oqba Hashad, et ne lui en ont pas fourni de nouvelle.

Amnesty International a recueilli des informations sur le fait que des proches de dissident·e·s ou d’opposant·e·s égyptiens à l’étranger sont pris pour cibles, et sont notamment victimes d’arrestations et de détentions arbitraires, de convocations pour interrogatoire et d’autres formes de harcèlement. C’est la cas de Salah Soltan, le père de Mohamed Soltan, défenseur des droits humains bien connu, qui a été victime d’une disparition forcée et privé de soins médicaux, à titre de représailles pour les activités militantes de son fils.

En août 2023, les pères d’Ahmed Gamal Ziada, journaliste égyptien basé en Belgique, et de Fagr al Adly, militant ayant la double nationalité allemande et égyptienne, qui vit en Allemagne, ont été arrêtés et interrogés sur les activités militantes de leurs fils.

En tant qu’État partie à la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, l’Égypte doit s’acquitter de son obligation de veiller à ce que les personnes porteuses de handicaps, lorsqu’elles sont privées de leur liberté, bénéficient, sur la base de l’égalité avec les autres, de garanties conformes au droit international relatif aux droits humains, d’aménagements raisonnables et de services de santé répondant spécifiquement à leur handicap.

Le 3 septembre 2021, des experts des Nations unies, dont le rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, le Groupe de travail sur la détention arbitraire, la rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, et le rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ont adressé une lettre aux autorités égyptiennes mettant en évidence la disparition forcée et la détention arbitraire prolongée d’Oqba Hashad.

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