Écrire Un jeune homme injustement emprisonné en relation avec une manifestation

Badr Mohamed est un jeune manifestant égyptien qui a été injustement emprisonné. Ici, il s'agit d'une photo stylisé de lui de type portrait.

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu et envoyez-le au Procureur général, Hamada al-Sawi : m.office@ppo.gov.eg
Vous pouvez aussi envoyer votre message en copie à l’ambassade Ambassade d’Egypte à Bruxelles : eg.sec.be@hotmail.com

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne aux destinataires. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Badr Mohamed purge une peine injuste de cinq ans de prison après sa condamnation en janvier 2023, en relation avec les manifestations de la place Ramsès, le 16 août 2013, alors qu’il avait 17 ans.

Son procès devant une chambre anti-terroriste de la Cour pénale du Caire a été manifestement inique. Il est incarcéré au complexe pénitentiaire de Badr, où les conditions de détention bafouent l’interdiction absolue de la torture et des mauvais traitements, il est privé de soins de santé bien qu’il souffre de maux de dents, de troubles de la vision, d’insomnies et de problèmes de santé mentale.

Les forces de sécurité ont arrêté Badr Mohamed le 16 août 2013 dans le cadre des manifestations de la place Ramsès, alors qu’il était âgé de 17 ans. Amnesty International a recueilli des informations sur la force excessive utilisée par les forces de sécurité contre manifestant·e·s et passant·e·s lors de ces manifestations, qui ont entraîné la mort de 97 manifestant·e·s. Selon des informations recueillies par Amnesty International, Badr Mohamed se trouvait à proximité de la place Ramsès lorsque les violences ont éclaté, et il a couru se réfugier dans la mosquée Al Fath, non loin de là. Les forces de sécurité ont alors effectué une descente dans la mosquée, où des dizaines de manifestant·e·s et de passant·e·s, dont de nombreux blessés, étaient bloqués, et ont arrêté Badr Mohamed et beaucoup d’autres personnes.

Selon le dossier examiné par Amnesty International, Badr Mohamed a été désigné comme suspect dans l’affaire 8615/2013 et interrogé par le parquet d’Al Azbakeya le 19 août 2013 en l’absence d’un avocat. Badr Mohamed a été maintenu en détention arbitraire avec des adultes à la prison de Wadi al Natron, puis transféré trois mois plus tard dans un centre de détention pour mineurs, où il est resté jusqu’à sa libération sous caution en novembre 2013.

En vertu du droit international et des normes internationales, l’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’enfants ne doit survenir qu’en dernier recours ; elle doit faire l’objet d’un contrôle régulier et être d’une durée aussi brève que possible ; des mesures de substitution à la détention doivent être utilisées chaque fois que cela est possible. Selon ses proches, après sa libération, il a souffert d’un syndrome de stress post-traumatique et a vécu dans la clandestinité, craignant que les autorités ne l’arrêtent de nouveau.

Le 18 août 2017, Badr Mohamed a été condamné à cinq ans de prison en son absence pour meurtre de policiers, tentative de meurtre, « destruction de biens publics », « manifestation sans autorisation », « agression contre les forces de sécurité » et « entrave au travail des institutions nationales », entre autres chefs d’accusation. Il a été jugé dans le cadre d’un procès de masse manifestement inique contre 494 accusés, dont 43 ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, tandis que 399 autres ont été condamnés à des peines allant de cinq à 15 ans d’emprisonnement, notamment huit mineur·e·s. Le jugement, examiné par Amnesty International, s’est largement appuyé sur des enquêtes et des témoignages de membres des forces de sécurité et d’autres représentants du gouvernement.

Les forces de sécurité ont arrêté Badr Mohammed devant sa femme, une ressortissante autrichienne, lors de la rupture du jeûne du Ramadan (Iftar) le 11 mai 2020. Il a été renvoyé pour un nouveau procès devant la branche anti-terroriste de la Cour pénale du Caire en juillet 2020. Selon les avocats, de nouveaux accusés sont arrêtés et/ou ajoutés à l’affaire chaque mois, ce qui a considérablement retardé les procédures judiciaires. À la mi-2022, le président du tribunal a rejeté les demandes des avocats de faire comparaître des témoins ou de réexaminer les preuves. Le nouveau procès s’est d’abord déroulé dans une salle d’audience du complexe pénitentiaire de Tora, puis dans une salle d’audience du complexe pénitentiaire de Badr.

Le 12 janvier 2023, Badr Mohamed a été reconnu coupable de « participation à un rassemblement illégal », d’« usage de la force, associé au crime de meurtre prémédité », de « tentative de meurtre », de « destruction de biens publics », de « tentative d’utilisation d’explosifs et possession d’armes à feu et d’armes blanches », entre autres chefs d’accusation, et condamné à cinq ans de prison. De même que pour le jugement initial rendu en août 2017, le juge présidant le nouveau procès s’est appuyé sur des rapports secrets des forces de sécurité, auxquels les accusé·e·s et leurs avocats n’ont pas accès, et sur des témoignages de policiers et d’autres responsables des services de sécurité ou du gouvernement. Les avocats ont signalé qu’aucune preuve matérielle n’avait été produite concernant la participation présumée de Badr Mohamed à des manifestations ou à des actes violents.

Les avocats de Badr Mohamed ont déclaré à Amnesty International que le tribunal avait rejeté les déclarations des témoins de la défense selon lesquelles il n’avait pas pris part aux manifestations. Comme le premier, le nouveau procès de Badr Mohamed s’est déroulé devant une des chambres judiciaires spécialisées dans les affaires de terrorisme, créées en 2014 pour juger les personnes impliquées dans des manifestations antigouvernementales.

Ces branches ont condamné des centaines de personnes à la peine de mort, à la réclusion à perpétuité ou à de lourdes peines d’emprisonnement à l’issue de procès de masse manifestement iniques. La création de ces chambres est l’une des mesures prises par les autorités égyptiennes depuis 2013 pour fragiliser l’indépendance du pouvoir judiciaire, transformant de fait les tribunaux en outils de répression contre les opposant·e·s réels ou supposés au gouvernement.

Malgré la réactivation du Comité des grâces présidentielles en avril 2022 et le lancement du Dialogue national en mai 2023, les autorités égyptiennes continuent d’arrêter des détracteurs réels ou supposés, tandis que des milliers de personnes sont maintenues en détention arbitraire uniquement pour avoir exercé leurs droits humains, à l’issue de procès manifestement inéquitables ou sans fondement juridique.

Depuis février 2023, les inquiétudes concernant les conditions de détention inhumaines dans le complexe pénitentiaire de Badr se sont accrues à la suite de fuites de lettres de prisonniers faisant état d’actes de torture et d’autres mauvais traitements fréquents, notamment les privations délibérées de soins de santé, l’exposition à un froid extrême, la vidéo-surveillance et l’exposition à des lumières vives 24 heures sur 24.

Les lettres de détenus décrivent une situation effroyable, avec des détenus affamés maintenus à l’isolement ainsi que des tentatives de suicide et des grèves de la faim motivées par le désespoir face aux injustices endurées depuis de nombreuses années. Lors d’une audience de prolongation de la détention, qui s’est tenue en visioconférence le 13 mars 2023, des prisonniers détenus à Badr 3 ont dit avoir été dévêtus entièrement et frappés.

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