Protestons !

Manifester est un droit !

Amnesty International lance une campagne mondiale pour ré-affirmer le droit de manifester, de protester ou de revendiquer.
En effet, les manifestants et manifestantes sont attaqué·es de toute part et principalement par les gouvernements.
Bien que ce droit ne figure pas distinctement dans les traités relatifs aux droits humains, les personnes qui manifestent, individuellement ou collectivement, exercent en réalité plusieurs droits, dont ceux aux libertés d’expression et de réunion pacifique.

Rejoignez notre campagne : informez-vous, revendiquez vos droits et protégez celles et ceux qui protestent et risquent leur vie.

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Martin Luther King Jr au rassemblement du Mouvement pour la liberté de Chicago, le 10 juillet 1966.©Getty Images

Manifester, c’est important !

Manifester pacifiquement constitue un moyen dynamique et public d’exercer nos droits humains. Tout au long de l’Histoire, les manifestations ont permis à des individus et des groupes d’exprimer leur désaccord, leurs opinions et leurs idées, d’exposer les injustices et les abus, et de demander des comptes aux autorités. Grâce à leur mobilisation collective, leur créativité et leur esprit de défiance, les personnes qui manifestent sont une épine dans le pied des puissants. En contribuant à ébranler des dynamiques et des structures de pouvoir rigides et hors de contrôle, manifester permet de promouvoir les droits humains.

De nombreux droits ont été acquis grâce à la manifestation comme les congés payés, le droit à l’avortement, le droit de vote pour les femmes, etc. Le monde est marqué par des inégalités grandissantes et une discrimination persistante, des conflits armés, des régimes autoritaires,
des crises de gouvernance, des menaces croissantes pour les moyens de subsistance et la planète : face à cela, la contestation se répand un peu partout.

Le droit de protester en danger

Au cours de la dernière décennie, les États et autres puissances ont instauré de plus en plus de contraintes pour compliquer la tenue des manifestations pacifiques. Les personnes au pouvoir ayant de plus en plus conscience de l’influence des manifestations et de leur capacité à remettre en question le statu quo, elles emploient des moyens plus sévères pour étouffer ces actions. Inégalités extrêmes et mauvaises conditions de vie, discrimination, racisme et xénophobie profondément ancrés, répression et abus, corruption et freins grandissants à l’implication publique, crise environnementale... Toutes ces problématiques continuent de pousser bon nombre de personnes à manifester.

Pourtant, les conditions nécessaires au débat – telles que l’engagement civique et la participation politique, la transparence et l’accès à des informations fiables – sont de plus en plus compromises. Aujourd’hui, les personnes qui manifestent font face à plusieurs retours en arrière concernant l’espace civique. Ceci prend plusieurs formes :

  • Un nombre croissant de lois et d’autres mesures répressives visant à limiter les droits aux libertés d’expression, de réunion et d’association
  • Un recours inapproprié à la force par les agents chargés du maintien de l’ordre,
  • Une expansion de la surveillance illicite de masse et ciblée, de fermetures d’Internet et d’abus en ligne.

Nous devons protéger la protestation !

Les manifestations sont un type d’action non-violente qui permet d’exprimer des désaccords et des revendications dans l’espace public, notamment lorsque les systèmes politiques, sociaux, économiques ou culturels existants écartent ou ignorent systématiquement ces demandes.
Elles constituent une forme d’implication dans l’espace civique qui a contribué à obtenir divers droits humains à travers l’Histoire, que ce soit au travers d’actions individuelles ou collectives : les grèves, les marches, les sit-ins, les veillées, les rassemblements, les boycotts, les blocages de rues, les concerts de casseroles, les événements culturels ou religieux, et divers actes de désobéissance civile. Ces techniques ont été employées dans un nombre incalculable de mouvements de libération et de justice au cours du siècle dernier, et continuent de gagner en variété, en créativité et en impact.

Pas tout·es égaux face aux manifestations

Les personnes qui prennent part aux manifestations ne sont pas toutes confrontées aux mêmes obstacles. Les femmes et les personnes LGBTI et non-binaires font face à des difficultés spécifiques quand elles souhaitent manifester et plus généralement investir l’espace civique, leurs droits étant limités par des sociétés qui emploient différentes formes de violence, la marginalisation, les normes sociales et même la loi pour les réprimer et maintenir un statu quo dominé par le patriarcat et l’hétéronormativité.

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Un·e participant·e fait face à des policiers anti-émeute lors d’une marche des fiertés à Istanbul, le 26 juin 2022. © Getty Images
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Manifestation en Iran ©privé
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Des femmes participent à une marche pour l’environnement à Dakar le 23 octobre 2021, avant le sommet mondial sur le climat © Getty Images

Les principales raisons qui poussent à la manifestation !

1. Les manquements du système politique, dont le manque de démocratie réelle, d’accès à la justice, de transparence et de reddition de comptes, les abus de pouvoir et la corruption, les coups d’État, les intérêts militaires et la guerre.

2. La justice économique et la lutte contre l’austérité, dont les questions d’emploi, de rémunération et de conditions de travail, la réforme des services publics, l’influence
des entreprises, la dérégulation et la privatisation, les inégalités, le faible niveau de vie et les coûts élevés de l’énergie, les réformes agraires et foncières, le logement, et le coût élevé de la nourriture.

3. Les droits civils, dont les droits des minorités ethniques, autochtones et raciales, l’accès aux biens publics tels que le patrimoine numérique, foncier, culturel et atmosphérique, les droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association, les droits des femmes et des filles, les droits du travail, les droits des LGBTI+, les droits des personnes migrantes, les libertés personnelles, les droits des prisonniers et les droits relatifs aux questions religieuses.

4. La justice mondiale, dont la justice environnementale et climatique, la lutte contre les institutions multilatérales, l’impérialisme et le colonialisme, l’opposition au libre-échange et les revendications économiques.

Tout le monde n’a malheureusement pas accès à la manifestation.

Bon nombre de personnes victimes de discrimination parce qu’elles vivent dans la pauvreté ou font l’objet d’une exclusion sociale et économique n’ont pas la possibilité de rejoindre les mouvements de contestation. Parmi elles figurent les personnes qui ont un emploi précaire, qui assument un travail de soin non rémunéré, qui n’ont pas les moyens de se rendre sur les lieux de rencontre ou qui n’ont pas accès aux informations pour rejoindre les manifestations.

Il est important de toujours se rappeler que certaines voix sont absentes des manifestations car la discrimination et la marginalisation systémiques sont des obstacles considérables.

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Manifestations contre l’utilisation de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes. Mars 2019. © Getty Images
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Manifestations à Nantes, le 8 juin 2020 contre le racisme et la brutalité policière. © Getty Images

Nous devons protéger les manifestations et les personnes qui se mobilisent

Ce sont des problèmes majeurs qui amènent les populations à se mobiliser :

  • l’injustice
  • la corruption
  • les profondes inégalités
  • Les menaces grandissantes envers les droits socio-économiques
  • le bouleversement climatique et la destruction environnementale
  • le racisme, la discrimination, les violences liées au genre.
  • la polarisation croissante dans les débats publics et l’érosion de l’espace civique

Il est vrai que les critiques et les perturbations peuvent être inconfortables pour certains, mais c’est un prix raisonnable à payer pour garantir l’inclusivité de nos sociétés et permettre l’implication active du public – en particulier des plus marginalisés – en dehors des urnes. Les mobilisations et les manifestations de masse ont entraîné certaines des avancées les plus importantes en matière de droits humains.
Pourtant, plus les gens sont nombreux à protester, plus les autorités resserrent leur emprise car elles craignent de perdre le pouvoir et le contrôle. Au cours des dernières années, les États et autres puissances ont instauré de plus en plus de contraintes pour compliquer la tenue des manifestations pacifiques. Les personnes au pouvoir ayant de plus en plus conscience de la force des manifestations et de leur capacité à remettre en question le statu quo, elles emploient des moyens plus sévères pour étouffer ces actions.

Les États redoublent de moyens pour faire taire

Aujourd’hui, les manifestants et manifestantes font face à plusieurs retours en arrière concernant l’espace civique, notamment sous la forme d’un nombre croissant de lois et d’autres mesures répressives visant à limiter les droits aux libertés d’expression, de réunion et d’association, d’un recours inapproprié à la force par les agents chargés du maintien de l’ordre, de l’expansion de la surveillance illicite de masse et ciblée, de fermetures d’Internet et d’abus en ligne. Ces retours en arrière se produisent dans toutes les régions du monde. Les limites plus strictes quant à toutes les formes de manifestation et les attaques envers les manifestants contribuent à stigmatiser ces derniers et ôter toute légitimité aux causes qu’ils défendent. Ce cercle vicieux peut et doit être brisé, mais cela n’est possible qu’à condition que les gouvernements lèvent les restrictions, facilitent le droit de manifester et comprennent que les manifestations pacifiques témoignent d’une société saine et font partie du dialogue nécessaire pour remédier aux problèmes et revendications, au lieu de les voir comme une nuisance ou une chose à écraser.

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Quelques chiffres sur la liberté de protester

11,5 %
C’est l’augmentation par an des manifestations de masse entre 2009 et 2019 dans toutes les régions du globe.
2/3
de tous les pays du monde avaient enregistré au moins une action de manifestation entre 2017 et 2021, selon les données collectées par le Global Protest Tracker.
50%
La moitié des 160 pays répertoriés dans notre rapport annuel de 2021 ont porté des attaques contre les manifestations.
85
C’est le nombre de pays, sur un total de 154 pays étudiés, pour lesquels nous avons exprimé des inquiétudes quant au recours à une force inutile et/ou excessive à l’égard des manifestant·es.

Agissez en faveur de 10 personnes qui sont en danger parce qu’elles ont revendiqué leur droit de protester

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